Terminé
23 novembre 2007

Le hip hop interroge le patrimoine musical

Avec le groupe DAM

DAM, acronyme de Da Arabian MCs, est le premier véritable groupe de rap palestinien. Il se compose de Tamer Nafar, 27 ans, de son frère Suhell, 23 ans, et de Mahmoud Jreri, 24 ans. Tous trois ont grandi à Lod, une ville ghetto mixte (elle est peuplée d’Arabes et de Juifs), située à vingt kilomètres de Jérusalem. Tamer, qui faisait du hip hop depuis 1998 avec son frère, fut contacté par Mahmoud qui écrivait ses propres textes. Ils décidèrent rapidement de joindre leurs forces pour fonder le groupe en 1999.

La musique de DAM est une fusion unique d’Orient et d’Occident, mélangeant les rythmes arabes et les mélodies orientales avec un hip hop urbain. Leurs paroles sont bien sûr influencées par le conflit israélo-palestinien ainsi que par la lutte palestinienne pour la liberté et l'égalité. DAM tire également son influence de sujets controversés comme le terrorisme, la drogue et les droits de la femme. Musicalement, ils puisent leur inspiration d’artistes de la scène hip hop tels que NAS, 2Pac, MOS Def, IAM, NTM, Saïan Supa Crew, MBS, mais aussi de la musique arabe : Marcel Khalifa, Kazem Saher, George Wassouf, Majda Al Romi… Le premier album de DAM, Stop Selling Drugs, sorti (localement) en 1998, a été suivi en 2001 d’un deuxième album : Min Irhabi (« Qui sont les terroristes ? ») dont le titre controversé est devenu un véritable « hymne de la rue » pour bon nombre de jeunes, qui se reconnaissent à travers ses textes. Fait hautement symbolique, ces paroles ont été étudiées dans plusieurs universités autour du monde, et le groupe a ainsi accédé à une popularité internationale, grâce à ce message et à ses concerts électrisants. Cet intérêt croissant a conduit DAM à participer à divers projets tels que des bandes originales de films, de documentaires, des expositions photos, mais aussi à de nombreux concerts en Europe (France, Angleterre, Allemagne, Belgique, Suisse, etc.) et aux Etats-Unis. Après une tournée outre-Atlantique, DAM est invité à se produire sur la scène de l’Institut du monde arabe.