Terminé
13 mars 2004

L’héritière andalouse

avec Beihdja Rahal

Du début du VIIIe siècle jusqu’à la fin du XVe siècle, l’Espagne a été le point de mire des hommes de culture et de sciences. Si nous nous reportons à ce qui se chante de nos jours dans les vieilles villes andalouses, en Espagne, ou dans les anciennes villes algériennes, une certaine vie, empreinte de pudeur et de piété, marquait le comportement des hommes de cette époque. Les grandes cours entretenaient des orchestres entiers avec des chanteurs réputés dans tout le monde arabe. De partout on venait assister à ces concerts organisés dans les jardins du palais. Le raffinement des lettres, la perfection de la musique ont atteint leur apogée dès le Xe siècle.

Beihdja Rahal est musicienne et interprète soliste de musique andalouse. Celle que certains appellent la Diva de la musique arabo-andalouse est entrée au conservatoire d’Alger en 1974, où elle a suivi l’enseignement de grands maîtres tels que M. Khaznadji, A. Fakhardji et Z. Karkachi. En 1982, elle fait ses premiers pas en tant que musicienne et interprète au sein de l’orchestre El-Fakhardjia, poste qu’elle occupe trois années durant. Elle est également membre fondateur et chanteuse soliste de l’orchestre Essoundoussia. Elle consacre une partie de son temps à l’enseignement de la musique andalouse. En 1993, elle crée son propre orchestre à Paris. Elle s’est d’ailleurs installée en France depuis quelques années. Forte d’un enseignement théorique poussé et douée d’un talent exceptionnel, Beihdja Rahal rayonne dans l’interprétation du mode andalou, ce style musical classique qui ne vaut précisément que par l’authenticité et la pureté de son jeu. L’andalou se joue forcément avec des instruments traditionnels tels que le târ, la derbouka, le luth, le violon, la kouitra et le kanoun, et son exécution impose le respect total de ses règles, de son harmonie, de ses rythmes et de sa ligne mélodique.

Son interprétation exige de la chaleur, de l’âme et du sentiment. Celle qu’en donne Beihdja Rahal dégage une atmosphère émotionnelle qui a comblé le public à chacun des concerts qu’elle a donnés partout en Europe comme au Moyen-Orient. L’andalou est ici porté à son firmament par la voix cristalline et l’orchestre enchanteur de la première dame soliste de la musique classique arabo-andalouse.