Terminé
09 mars10 mars 2007

Le fado de Coïmbra

Poème mis en musique, le fado a bénéficié au fil des décennies de l'inspiration des plus grands écrivains et poètes portugais contemporains. La viola portuguesa, guitare portugaise, dont la sonorité cristalline rappelle un peu celle de certaines mandolines, donne une couleur unique à son accompagnement musical, exclusivement confié aux cordes.

Moins connu que le fado de Lisbonne, celui de Coïmbra nous fait découvrir une autre facette de cet art. Coïmbra est l'une des plus anciennes universités d'Europe, au centre du Portugal. Depuis toujours, les étudiants y vivent en petites collectivités et s'adonnent aux traditions musicales de l'aubade et de la sérénade, n'hésitant pas à composer eux-mêmes de nouvelles mélodies. Ils chantent la jeunesse, l'amour, et aussi leur attachement à cette ville qui abrite leurs meilleures années. C'est un répertoire essentiellement masculin, romantique plus que tragique, accordant toute son importance au charme, à l'émotion et à la suavité. Il évoque avec nostalgie les sites aimés et qu'il faudra un jour quitter, le rio Mondego, Santa Chiara.

Brillant étudiant en droit dans cette ville et devenu l'un des plus hauts magistrats du Portugal, Fernando Machado Soares n'a pas oublié la tradition estudiantine du fado et il chante en fin de semaine dans les établissements les plus réputés de la capitale.

Patricia Rodrigues, née en 1975 aux Açores, fait partie de cette nouvelle génération qui modernise le fado sans rien trahir de sa force d’émotion. Au bonheur d’accueillir le plus grand fadiste actuel s’ajoute celui de découvrir en première partie du spectacle cette voix profonde et lumineuse.

(adaptés du texte d’) Alain Chenal