Aujourd’hui encore, à la cité des morts de Bassatine, au Caire, nombreux sont les visiteurs à venir se recueillir pieusement devant un mausolée d’aspect ordinaire, si ce n’est qu’il renferme la dépouille d’Oum Kalsoum, la Dame qui incarna l’Égypte de la dignité et de la souveraineté recouvrées. Autre lieu symbolique : le café Oum Kalsoum, rue Ahmed-Orabi, où l’on peut fumer le narguilé tout en écoutant tous les jours, de 17 à 22 h, un programme spécial en hommage à la diva, diffusé par la radio.
En l’an 2000, un feuilleton de 37 épisodes relatant le parcours d’Oum Kalsoum avait, comme autrefois, suspendu le vol du temps à l’heure de sa diffusion : toutes les têtes étaient tournées vers l’écran, un peu comme on fait une prière. Mais pour autant, il n’y a pas eu de réincarnation vocale d’Oum, tout juste quelques voix magnifiques, dont certaines se font entendre à l’Opéra du Caire, et d’autres à travers des albums d’hommages comme ceux du Syrien Georges Wassouf ou de la Soudanaise Salma.
Dernière en date, Ghalia Benali, chanteuse, danseuse, comédienne et graphiste, née en 1968 à Bruxelles de parents tunisiens. Choisissant le parti orchestral minimaliste (un luth, une contrebasse et un tambourin à cymbalettes), on lui sait gré, dans son magnifique opus Sings Om Kalthoum (Zimbraz/Music & Words/diff. Codaex) de n’être pas tombée dans le piège du mimétisme. Avec sa voix rauque tout en nuances, elle parvient à restituer un climat chargé d’émotion au travers de la reprise de chants parmi les plus poignants d’Oum Kalsoum, dont l’immortel Al-Atlal.
Avec le soutien des autorités flammandes