La nature a doté Cheikha Sabah d’une voix qui rappelle celle d’Oum Kalthoum. Une voix belle, chaleureuse, bouleversante, que le destin a pris sous son aile en forçant la décision d’un père hostile à une carrière de chanteuse. Sabah est née en 1957 à Tanamel (Dakahleya), une bourgade nichée dans le Delta du Nil. Elle apprend d’abord le Coran et, à l’âge de 7 ans, elle psalmodie à la perfection grâce à cette voix qui devient, pour elle, la force que ses yeux aveugles n’ont pu lui donner.
Un de ses professeurs, qui pensait que les cordes vocales de la cheikha ne devaient pas seulement être au service de la récitation coranique, l’encourage à chanter. Elle va suivre ce conseil et, dès lors, se faire remarquer par la télévision et la radio. A l’extérieur de l’école, elle doublera de nombreux films musicaux. C’est ainsi que la carrière de Sabah commence.
Cependant, la musique arabe classique, sur laquelle elle pose son chant, va retrouver, au fil du temps, celle des mouleds (célébrations de saints) et des nuits de zikr où l’entraîne l’homme qu’elle a épousé. Elle ne quittera plus cette scène où les chansons d’amour font place aux chants sacrés et aux louanges à Dieu. Depuis vingt-deux ans, Cheikha Sabah chante de grands poètes classiques tels al-Gilly, Ibn Fardh, Ibn Arabi et continue d’émouvoir les cœurs.