La confrérie des Hmâdcha est fondée au XVIIe siècle par Sidi Ali Ben Hamdouch, enterré au Mont Zehroun dans la région de Meknès. Le maître fondateur de cette tarîqa est très lié aux premiers fondateurs du soufisme. Outre la zâwiya mère, qui se trouve au Zerhoun, la confrérie des Hmâdcha compte de nombreuses zâwiyatayfa (succursales) à travers tout le Maroc. La tayfa de Marrakech est l’une des plus anciennes et des plus actives. Elle participe au moussem (pèlerinage et rassemblement annuel de la tarîqa) dans le Zerhoun, et anime chaque année, lors du mouled, son propre moussem à la zâwiya de Marrakech, auquel participent les autres tayfas. En tant que confrérie religieuse rattachée au soufisme, les Hmâdcha animent un rituel collectif pendant lequel se succèdent des invocations d’Allah et du Prophète, des louanges, des litanies et des poèmes chantés, entraînant des danses et des transes de nature extatique. Ce rituel comprend cinq périodes. La première est vocale, elle amène le hizb (séquences alternant chants et évocations déclamées) et le dhikr. La deuxième, appelée saken, est animée avec des instruments. Cette phase donne lieu à la hadra (présence ou réunion) et aux danses extatiques les jadba. La Aïcha Kandicha, la troisième phase, est dite froide. Quant aux deux dernières parties du rituel, les gnâwî et haddari, elles introduisent des danses de possession. Les Hmâdcha utilisent plusieurs instruments dont un grand tambour harraz, un petit tambour tbal, un tambourin taârija, le hautbois ghayta et enfin une flûte lira. D’autres objets sont également utilisés lors des danses extatiques, en particulier des petites haches recourbées et des bâtons. Le groupe issu de la tayfa de Marrakech est composé de quinze personnes qui pratiquent le rituel collectif : deux flûtistes qui jouent la ghayta, quatre gouwwâl (chanteurs/diseurs), trois percussionnistes et six danseurs.