Du Ghazal soufi à la Nahda
avec Cheikh Said Hafez et Takht Attourath
Abderrahman Kazzoul et Takht Attourath réactualisent l’héritage de trois traditions séculaires en Islam : la musique savante, d’origine byzantine et persane, la poésie arabe et la mystique soufie. Ces trois courants majeurs s’allient ici pour œuvrer à une même élévation de l’âme. Ils constituent une expression du samaâ (littéralement : « écoute, audition »), un temps de partage et de haute spiritualité, durant lequel le public peut se sentir aussi impliqué par une écoute participative que les artistes eux-mêmes…
À travers la beauté du chant ou de la mélodie, les artistes conçoivent leur art comme une invitation à saisir une autre beauté plus profonde, inscrite au cœur de tous les êtres : celle menant à l’extase et à la transcendance. Ils évoquent la nostalgie de Layla, l’être aimé, l’ivresse de l’amour qui transporte et transforme les âmes, suscitant soif et désir.
Disciple du maître Georges Abiad, violoniste de l’illustre Mohamed Abdel Wahab, Abderrahman Kazzoul, fondateur de Takht Attourath, a su réunir autour de lui des musiciens renommés (soutenus par une chorale représentant différents pays arabes) : les percussionnistes Adel Shams Eddine et Miloudi Benslimane, le cithariste Imad Ben Ammar, le violoniste Salem Benoni et le violoncelliste Samih Souissi, le flûtiste Bachir Zaïd et le luthiste Fadhel Messaoudi.
Takht Attourath convie cette fois Cheikh Said Hafez, une voix formée à la cantillation coranique au Caire, particulièrement prisée pour ses ibdihalates (improvisations), et qui, tous les vendredis, investit les ondes égyptiennes.