Lounis Aït Menguellet est l’un des artistes les plus populaires de la chanson kabyle. Depuis 1967, date de sa première émission de radio à Alger où il interprète Ma Trud à l’invitation de Cherif Kheddam, Aït Menguellet livre ses réflexions sur l’amour, la tolérance ou la fraternité. Dans ses poèmes empreints de sagesse, la lucidité côtoie l’extase, et le désespoir la passion de vivre. Son œuvre virtuose se caractérise par des innovations poétiques et excelle dans l’art de la métaphore.
Conçu sous la forme d’un conte poétique, L’Algérie du poète a pour ambition de révéler la profondeur poétique et historique d’un répertoire chanté depuis trente ans par Aït Menguellet et célébré aujourd’hui par le peuple algérien en son entier. Cette adaptation théâtrale et musicale met en scène des personnages et des situations imaginaires tirés d’une vingtaine de poèmes écrits entre 1969 et 2000. Traduits du tamazight au français, les poèmes interprétés par des comédiens chanteurs révèlent au public francophone l’originalité avec lesquelles Aït Menguellet aborde ses thèmes de prédilection. Et lorsque dans le corps du texte, comme des éclairs fulgurants, de brefs passages en kabyle rappellent la région natale d’Aït Menguellet, l’émotion insufflée initialement par l’artiste est à son comble.
L’Algérie du poète rend hommage à un homme engagé. Aït Menguellet vit avec sa famille au cœur des montagnes de Djurdjura et, lorsqu’il rentre de ses tournées mondiales, entreprend d’électrifier un à un les villages de sa Kabylie natale.
Mise en scène : Ahmed Khoudi
Textes français : Ahmed Ammour
Scénographie : Aderrahmane Zaboubi
Interprètes : Foudil Assoul, Fathi Kafi, Rym Takoucht
Musicien : Hocine Ouahioune
Lounis Aït Menguellet
Né en 1950 dans le village d’Ighil Bwammas près de Tizi Ouzou, il arrive à Paris au début des années soixante-dix où il s’impose comme l’une des grandes figures de la chanson kabyle de l’émigration. Il passe pour la première fois à l’Olympia en 1978, fait salle comble au Zénith dès 1985, et remplit régulièrement les stades de Tizi Ouzou, de Béjaïa et la salle Atlas à Alger. L’artiste a longtemps été accompagné d’un seul instrument à corde (mandole et surtout guitare) et d’une percussion (derbouka). Trente après, avec un guitare, deux percussions et parfois une flûte ou un clavier, il fait l’unanimité auprès de plusieurs générations. Lounis Aït Menguellet a enregistré plus de cent cinquante chansons.