Né en 1956 à Blida, berceau de la musique traditionnelle, Ahmed Larinouna est initié dès l’âge de dix ans au répertoire andalou, qu’il interprète dans la plus pure tradition orale. À douze ans, il rejoint l’association musicale Nedjma, fondée par le regretté Mohamed Toubal, et décroche le premier prix au 3e festival de musique andalouse. Puis il s’inscrit à l’Institut national de musique d’Alger, avant de suivre, en 1978, une formation au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou. Un an plus tard, il améliore ses connaissances à l’Institut Gnessine de Moscou, temple du chant lyrique. Il obtient en 1984 un diplôme de magister qui le consacre chanteur soliste et professeur de chant. Larinouna se produit dans les plus grandes salles de Russie ; il est Lenski dans Eugène Oneguine et Gastone dans la Traviata ; il chante les Lieds de Schubert en allemand et les mélodies de Fauré et Debussy en français. Mais c’est pour ses chaleureuses interprétations de chants andalous en langue arabe que les moscovites l’applaudissent sans retenue. Sa thèse sur « l’art vocal de la musique andalouse » contribue à la sauvegarde de cette musique.
De retour à Alger, il intègre le milieu artistique local, s’activant en qualité de professeur de chant à l’Institut national de musique d’Alger sans abandonner la recherche musicale. Il aborde le chant classique andalou par la théorie et le transcrit sur des partitions pour assurer sa large diffusion. Pour lui, tout musicien peut pratiquer l’art andalou, quelles que soient sa sensibilité et son origine culturelle. En 1991, il s’installe à Paris où il se produit sur plusieurs scènes prestigieuses comme la Salle Pleyel, l’Institut du Monde Arabe, l’Unesco, Bercy, ainsi qu'en banlieue et en province. Il donne des cours de chant et crée en 1993 la chorale Amel (chant arabo-andalou). Il enregistre « Nouba Sika » en 2003 avec l’orchestre de la Radio télévision algérienne, et « Nouba H’Sine » en 2009.