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Un spectacle coproduit par l’Institut du monde arabe et la Maison des Cultures du Monde dans le cadre du 18e Festival de l’Imaginaire
Né au sein d’une famille peule, dans le nord-ouest du Sénégal, Papa Djimbira Sow chante pour maintenir vivante la tradition familiale. Comme son grand-père et son oncle maternel avant lui, il est chanteur dans la tradition des « Khadres », terme désignant, au Sénégal, la confrérie de la Qadiriya. Fondée à Bagdad au XIIe siècle par un soufi, le Cheikh Abd al Qadir al-Jilani, la Qadiriya a joué un rôle majeur dans l'introduction de l'islam en Afrique subsaharienne, avec l'appui des marchands arabes et des savants de Tombouctou. C'est au cours du XVIIIe siècle que Cheikh Bou Kounta introduit cette confrérie au Sénégal.
En 1917, Cheikh Mohamed Djimbira, le grand-père de Papa Djimbira, se voit offrir deux tabalas(percussions) faits spécialement pour lui par les deux filles du cheikh Saadbou, l’une des grandes figures de la confrérie, afin de le remercier pour le taureau qu'il avait offert lors de la cérémonie du huitième jour du décès de son guide spirituel. Ces tabalas, baptisés Maïmouna et Riskham, servaient à annoncer l'apparition du croissant de lune pour les fêtes de Tabaski (l'aïd), ou le mouled (anniversaire de la naissance du Prophète).
C’est Cheikh Mame Mory Djimbira, l’oncle maternel du petit Djimbira Sow qui introduit les tabalas qui accompagneront désormais les chants, pratique aussitôt adoptée par toute la confrérie. C'est encore lui qui initie le jeune Djimbira, alors qu’il avait à peine 13 ans. Son intérêt pour les chants khadres ne l'empêche pas d'avoir une scolarité régulière. Après son baccalauréat, il décroche un diplôme de technicien, tout en approfondissant sa maîtrise des textes sacrés et en chantant dans tous les rassemblements de la confrérie où il a gagné le respect des anciens.