Chants & danses soufis de Haute-Egypte
Cheikh Zein, Virginie Recolin-Ghanem & Abdessattar Jaziri
L'Océan de mon Bien-Aimé, le Nil pleure est un spectacle total, visuel et sonore. Un voyage complet à travers le soufisme chanté et dansé, explorant les différents styles de ce mysticisme. À l’IMA, c’est un descendant d’une famille égyptienne, soufie de père en fils, Cheikh Zein Mahmoud, qui en interprétera quelques facettes par son chant puissant aux célestes volutes. Formé dès l’enfance à la cantillation coranique, Cheikh Zein est, jusqu’à ses 24 ans, un meddah, chantre de louanges sacrées savantes et populaires. Des odes dont il tire une mélopée envoûtante, y compris dans ses dhikr, ces invocations soufies répétant le nom d’Allah jusqu’au renoncement de soi.
Vivant actuellement entre la capitale égyptienne et Marseille, le chanteur accompagne son épouse rencontrée en Égypte, la danseuse française Virginie Recolin-Ghanem, pour une création chorégraphique dédiée à Umar ibn al-Fārid (1181-1235), ce poète soufi cairote admiré aujourd’hui encore pour ses vers bachiques : « Nous avons bu à la mémoire de l’Aimé un vin/Dont nous nous sommes enivrés avant que la vigne fût créée/La lune en son disque est sa coupe, il est un soleil que fait passer à la ronde/Un croissant ; mille étoiles scintillent quand on le mélange ». Virginie, formée aux danses classique, contemporaine et flamenco, créatrice d’une dizaine de spectacles, incarne depuis plusieurs années une danse de tradition orientale aux allures modernistes, y initiant une nouvelle approche du corps. Épaulé au oud par Abdessattar Jaziri, le couple met son art au service d’un héritage sacré, dont la vive sensualité se confond le plus souvent avec celle du profane, brouillant ainsi les frontières entre le monde d’ici-bas et celui du ciel, pour le bonheur ivre du spectateur.