Terminé
18 mars 2006

Ballade en bouzouk

Issa

Le bouzouk, plus qu’un emblème, un drapeau, est le lien qui unit Issa à ses racines. Né à Beyrouth, au Liban, en 1970, ses origines s’étendent jusqu’au Kurdistan, d’où ses grandsparents ont pris le chemin de l’exil. Depuis l’âge de 15 ans, il habite Paris et pratique avec passion le bouzouk, luth à long manche kurde et gitan, comme passeport pour mieux découvrir les cultures qu’il côtoie lors de ses pérégrinations.

Maître de bouzouk, chanteur et consultant culturel à l’Institut kurde de Paris, Issa présente les qualités dont un virtuose a besoin pour jouer avec brio les modes orientaux, mais aussi l’ouverture d’esprit, la curiosité nécessaires pour s’en affranchir et y intégrer son propre imaginaire, ciselé au gré des rencontres et de ses envies. Issa explore la mémoire de la musique orientale pour mieux faire s’exprimer la contemporanéité de la tradition. Il s’approprie de façon très personnelle le répertoire traditionnel et folklorique kurde en l’adaptant à de nouvelles richesses sonores.

Issa partage ses voyages intérieurs avec son public, tout en restant fidèle au raffinement de la musique kurde. Il jouera des morceaux de son dernier opus La Cinquième Saison, et finira de captiver l’auditoire par ses propres créations. Pour celles-là, il s’inspire de l’alchimie qui se dégage de l’union de son bouzouk avec une guitare flamenca (jouée par son ami Manuel Delgado), avec la contrebasse du Turc Emek Evci, ou encore de celle du piano jazzy du Libanais Elie Maalouf. Complices dans la vie comme sur la scène, ces musiciens proposeront aussi aux auditeurs les échos d’une Ballade kurde à Séville.

Issa ne se cantonne pas à donner au bouzouk ses lettres de noblesse, où la maestria du musicien explose dans sa maîtrise des maqâmât classiques. S’affirmant avec le temps, le jeune Issa approfondit aussi son approche de la musique kurde en lui insufflant son énergie créatrice : « conscient que les musiques dites traditionnelles ont toujours évolué (sinon on arrive au folklore) et que, si elles sont le fruit d’une culture, elles sont également produites par des individus». (Issa)

Issa aura la joie de battre le rappel pour la grande fête du Nouvel An kurde, le Norouz, le 21 mars suivant, qui réunira tout un peuple, mais aussi les passionnés et les curieux de cette culture.