Avec Omar Benamara et, en ouverture, un hommage à Francisco-Salvador Daniel avec Laure Mailfert
Dans le paysage musical algérien, le singulier parcours d’Omar Benamara ne ressemble à aucun autre. L’ancien étudiant de l’Institut de musique d’Alger, sa ville natale, co-fondateur de la toute première chorale polyphonique de la capitale algérienne, a été admis, en 1978, à l’Institut de musique liturgique de Paris, au cours de direction de chœur, puis au Centre national supérieur de musique de Paris. Plusieurs fois lauréat de concours de chant (La Scène française…), il a effectué des débuts remarqués, en 1979 au TMP Châtelet, en participant aux fameuses saisons Verdi, Rossini et russe, mais il a foulé également les planches de scènes prestigieuses à Paris, en province et aussi à l’étranger. Depuis 1994, Omar est chanteur titulaire à l’Opéra national de Paris, ce qui lui a permis de considérer la musique traditionnelle d’un regard neuf. Et l’a incité à retourner sur les rives de son enfance et de son adolescence, lorsqu’il suivait des études de piano et de chant au Conservatoire d’Alger, où musiques classique occidentale et traditionnel algérois cohabitaient. En 1982, il a chanté Mozart et quelques pièces arabo-andalouses. Il a renouvelé cette expérience concluante en 1987, avec le Voyage d’hiver de Schubert, donné lors du festival international de musique classique d’Alger.
Pour son concert à l’Ima, Benamara a sélectionné un morceau de choix, la belle et délicate nouba ghrib, tirée du répertoire arabo-andalou. Avec lui, on retrouvera les excellents Smaïn Abdessamad à l’alto, Nourredine Aliane au luth, Isabelle Rettagliati à la viole de gambe, Mokrane Bousaïd à la mandoline-snitra, Rachid- Brahim Djelloul au violon et Youcef Allali aux percussions.
En première partie, Laure Mailfert rendra un vibrant hommage à Francisco-Salvador Daniel, fondateur du Conservatoire d’Alger, qui, le premier, avec Edmond Yafil, avait consigné sur partitions diverses mélodies algériennes. Après des études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Laure, lauréate d’un prix d’art lyrique, a interprété divers rôles à l’Opéra de Paris (déesse dans Orphée aux enfers, Troyenne dans Idoménée) Et a assuré des parties solo dans Docteur Faust et Manon Lescaut. Elle s’est aussi distinguée dans des concerts de musique sacrée et des récitals lyriques.