Soudan, la fin d’un printemps ?
Dans le cadre des Rendez-vous de l'actualité
Entre 2018 et 2019, des millions de Soudanais se sont soulevés, provoquant en avril 2019 le départ d’Omar el-Béchir, qui dirigeait le Soudan depuis plus de trente ans. Un régime de transition démocratique se constitue alors ; mais le 25 octobre dernier, il est renversé par un coup d'état militaire. Depuis, les Soudanais continuent de se mobiliser et de manifester courageusement. Que se passe-t-il aujourd’hui au Soudan ?
Entre 2018 et 2019, des millions de Soudanais se sont soulevés dans leur pays et à travers le monde, provoquant en avril 2019, après plusieurs mois de manifestations, le départ d’Omar el-Béchir qui dirigeait le Soudan depuis plus de trente ans. Pour la troisième fois de leur histoire contemporaine, les Soudanais se soulevaient et revendiquaient dignité, liberté, paix et justice.
Un régime de transition démocratique s’est alors constitué, rassemblant militaires et civils, et suscitant de grands espoirs nationaux comme internationaux.
Le 25 octobre 2021 survient un coup d’état militaire, vraisemblablement orchestré par le général Abdel Fattah Al-Burhane. Les institutions politiques soudanaises sont dissoutes, de nombreux dirigeants civils arrêtés, l’accès à internet et aux moyens d’information coupés. Les Soudanais continuent néanmoins de se mobiliser et de manifester courageusement contre ce coup de force.
Que se passe-t-il aujourd’hui au Soudan ?
Avec :
Anne-Laure Mahé, chercheuse Afrique de l’Est à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire. Titulaire d’un doctorat en science politique de l’Université de Montréal, elle a rejoint l’IRSEM après un stage postdoctoral au Centre d'Études et de Recherches Internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM).
Spécialiste en politique comparée et en études africaines, elle s’intéresse au fonctionnement des régimes autoritaires et aux liens entre leur résilience et les politiques de développement. Elle travaille notamment sur le cas du Soudan.
Abdelmageed Adam Salih, étudiant soudanais à Sciences Po Toulouse. Son mémoire de recherche porte sur « l’émergence des milices Janjawids au Darfour et leur implication dans l’avenir de l’Etat du Soudan ». Militant pour les droits humains, il un membre actif de la dispora soudanaise en France.
Lucie Revilla, docteure en sociologie politique. Sa thèse porte sur le gouvernement du quartier dans l'agglomération du Grand Khartoum et les pratiques de contrôle social, notamment incarnés durant la période du régime de l'Ingaz par les comités populaires. Lucie Revilla a notamment assisté à leur dissolution au moment de l'effondrement du régime et à l'émergence des comités de résistance qui ont porté les mobilisations récentes. Elle s'intéresse également aux rapports de genre à l'échelle micro-locale.
Les Rendez-vous de l'actualité
Branchés sur le flux de l’information, les Rendez-vous de l’actualité sont un moment de décryptage, d’échange et de recul pour tous, sur les derniers événements du monde arabe. Arrêté quelques jours avant la rencontre, le sujet, la question ou l’évènement abordé est chaque fois tiré de l’actualité immédiate de cette région afin de coller au plus près des évènements.
Pour rebondir sur cette actualité en l’analysant et en l’approfondissant, 3 intervenants sont choisis avec la collaboration de 13 personnalités issues du monde des média, de l’université et de la recherche. Les intervenants sélectionnés sont conviés en fonction du sujet proposé, et sont des chercheurs, civils, ou journalistes spécialistes de la thématique abordée.
Chaque mois, la modération du débat est confiée à un spécialiste de l’information et de son traitement : Pierre Haski de France Inter et L'Obs.
En début de séance, pour introduire le sujet du jour et plonger le public dans sa réalité, l’AFP projette une série de photos issues de son fonds iconographique, en lien avec la thématique choisie.
Chaque Rendez-vous de l’actualité est disponible en réécoute gratuite sur les sites internet du Collège de France, de l’AFP et de l’Institut du monde arabe.
Collaborateurs :
- Christophe Ayad, grand reporter, rédacteur en chef International du journal Le Monde. Spécialiste du Moyen-Orient et de l'Afrique, il connaît ces régions de l'intérieur et en fournit des analyses sans concession qui lui valent la reconnaissance de ses pairs et de ses lecteurs. Il a publié notamment Géopolitique de l'Égypte et Reporter de frontières et a reçu le Prix Albert Londres en 2004.
- Bertrand Badie, professeur des Universités à Sciences Po, spécialiste des relations internationales. Ancien vice-président de l'Association internationale de science politique. Spécialiste de la sociologie et de la théorie des relations internationales, Bertrand Badie est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont L'État importé ; La Fin des territoires ; Un monde sans souveraineté ; La Diplomatie des droits de l'homme ; Le Temps des Humiliés ; Quand l’Histoire Commence, L'Impuissance de la puissance et Nous ne sommes plus seuls au monde.
- Rachid Benzine, islamologue, chercheur associé au fonds Paul Ricœur. Il fait partie des « nouveaux penseurs de l’islam », qu’il a décrits dans le livre bien connu qui porte ce titre publié par Albin Michel (2004). Il est aussi l’auteur du Coran expliqué aux jeunes (Seuil, 2013 et nouvelle édition 2016) et de La République, l’Église et l’islam. Une révolution française avec Christian Delorme (Bayard, 2016). Il enseigne à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence.
- Assia Boutaleb, professeure de science politique. Professeure de science politique à l’Université de Tours, Assia Boutaleb s'est notamment spécialisée sur le monde arabe, l’autoritarisme et les transitions politiques, les processus de légitimation et les dynamiques protestataires. Ses recherches actuelles portent sur les politiques sociales et les transformations des Etats-providence arabes. Elle a codirigé l'ouvrage Le Maroc au présent, d'une époque à l'autre, une société en mutations (CJB-Fondation Abdul-Aziz, 2016) et a notamment publié Le Retrait des militaires avant la démocratie : enjeu d'une configuration transitionnelle. L'Égypte au regard des exemples subsahariens, Un vendredi ordinaire sur Tahrîr. Les badauds, les orateurs et l’écho de la révolution et Les Parlements dans les régimes autoritaires arabes.
- Leyla Dakhli, historienne, chargée de recherche au CNRS. Docteure et agrégée en histoire, Leyla Dakhli est chercheure au CNRS affectée au Centre Marc Bloch, membre du comité de rédaction de la revue d’histoire Le Mouvement social, de la International Review of Social History et membre du conseil scientifique de la BULAC. Elle est aussi fondatrice de la Société européenne des auteurs, qui promeut la traduction littéraire en Europe et dans le monde. Spécialiste de l’histoire intellectuelle et sociale du monde arabe contemporain, ses recherches portent sur l’histoire des mouvements sociaux, des mondes intellectuels et sur l'histoire sociale des femmes et des féminismes. Elle a notamment publié Une génération d’intellectuels arabes, Syrie-Liban 1908-1940 (Karthala, 2009), Histoire du proche-Orient Contemporain (La Découverte, 2015) et dirigé Le Moyen-Orient. Fin XIXe-XXe siècle (Point-Seuil, 2016).
- Mireille Delmas Marty, juriste pénaliste et comparatiste, professeur émérite au Collège de France, membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Agrégée en droit privé et science criminelle Mireille Delmas-Marty a été professeur des universités de Lille II, Paris XI et Paris I, membre de l’Institut universitaire de France, puis titulaire de la Chaire « Études juridiques comparatives et internationalisation du droit » au Collège de France. Elle est membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 2007. Ses travaux, au croisement du droit international et des droits nationaux, portent sur les tensions entre la globalisation économique et financière et l’universalisme des droits de l’homme. Elle a notamment publié aux éditions Seuil : Les Forces imaginantes du droit (4 vol. 2004-2011) ; Aux quatre vents du monde, petit guide de navigation sur l'océan de la mondialisation (2016), Résister, responsabiliser, anticiper ou comment humaniser la mondialisation (2013), Libertés et sûreté dans un monde dangereux (2010). Elle est également l’auteure du Flou du droit (PUF, 1986 et 2004) et de La Chine et la démocratie (Fayard, 2007).
- Michaël Foessel, philosophe, professeur à l’Ecole Polytechnique, conseiller de la rédaction de la revue Esprit et codirecteur la collection l’ordre Philosophique au Seuil. Commentateur de Kant et de Paul Ricœur, il est spécialiste de philosophie allemande et de philosophie politique. Il est notamment l’auteur de La Privation de l’intime, Après la fin du monde. Critique de la raison apocalyptique et Le Temps de la consolation. Son dernier ouvrage, La Nuit, Vivre sans témoin, est paru en 2017 aux éditions Autrement.
- Alain Frachon, éditorialiste du journal Le Monde. Alain Frachon, a fait des études de droit et de science politique. Il est correspondant à l’Agence France Presse à Téhéran, Londres et Washington. Il est correspondant du Monde à Jérusalem de 1987 à 1991, puis à Washington de 1991 à 1994. Il est ensuite directeur du service étranger, rédacteur en chef chargé des analyses et des éditoriaux, directeur de la rédaction et actuellement éditorialiste. Ses écrits concernent notamment les conflits politiques entre Moyen-Orient et Occident et la problématique de l’euro qui divise les États européens. Depuis septembre 2014, Alain Frachon est éditorialiste dans l’émission « Un jour dans le monde » sur France Inter. Il est l’auteur notamment de États-Unis : de Roosevelt à Obama, avec Daniel Vernet, Le Monde Histoire, 2013 et de L’Atlas des religions. Pays par pays, les clés de la géopolitique, Le Monde des religions, 2007.
- Henry Laurens, docteur d'État et agrégé d'histoire, reconnu comme l'un des grands spécialistes du Moyen-Orient. Professeur au Collège de France titulaire de la chaire « Histoire contemporaine du monde arabe », il a par ailleurs été directeur du Centre d'études et de recherches sur le Moyen-Orient Contemporain (CERMOC) à Beyrouth puis directeur scientifique de l'Institut Français du Proche-Orient. Henry Laurens s'intéresse notamment à l’étude, sur la longue durée, des relations entre Israël et le monde arabe. En 2004, il a reçu le Prix Joseph du Theil de l'Académie des Sciences morales et politiques, ainsi que le Prix de l'amitié franco-arabe de l'Association de solidarité franco-arabe. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : La Question de Palestine, tomes I, II et III, L'Orient arabe à l'heure américaine, Orientales, tome I, II et III, Histoire du monde arabe contemporain, Paix et guerre au Moyen-Orient : L'Orient arabe et le monde de 1945 à nos jours, Deux siècles d'Orient et Crises d’Orient (Fayard, 2017).
- Luis Martinez, directeur de recherche à Sciences Po-CERI. Politiste et spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient, Ses recherches, en lien avec la question de la démocratisation, s’inscrivent dans le Projet transversal "Sortir de la violence " du CERI. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Violence de la rente pétrolière. Algérie, Libye, Irak, The Libyan Paradox et La guerre civile en Algérie. Recherches internationales.
- Inès Safi, polytechnicienne, chercheuse au CNRS en physique quantique (théorie). Elle se passionne, en parallèle, pour les thèmes des sciences, du féminin et de l'altérité en Islam, dont elle vise à réhabiliter la place à travers plusieurs colloques, débats et tribunes. En 2005, elle se joint au groupe de recherche « Science et religion en islam », dirigé par l’astrophysicien Bruno Guiderdoni. Elle est coauteure de deux livres collectifs portant sur cette thématique (Albouraq 2012, ISESCO 2013).
- Hélène Thiollet, politiste, chercheuse au CNRS-Sciences Po-CERI, Research Partner à l’International Migration Institute (Oxford) et membre du comité de rédaction de la revue Critique internationale. Elle a également coordonné le programme MobGlob financé par l’Agence Nationale pour la Recherche sur la mobilité globale et la gouvernance des migrations, avec Catherine Wihtol de Wenden. Hélène Thiollet est spécialiste des politiques migratoires dans les pays du Sud, et plus particulièrement au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne. Elle enseigne les relations internationales, la politique comparée et l'étude des migrations internationales à Sciences Po. Elle a dirigé deux ouvrages, Migrations en Méditerranée et Migrants, migrations : 50 questions pour vous faire votre opinion et Migrations en Méditerranée. Elle est également l’auteure de nombreux articles, dont « Migration as Diplomacy: Labor Migrants, Refugees, and Arab Regional Politics in the Oil-Rich Countries », «Gérer les migrations, gérer les migrants. Une perspective historique et transnationale sur les migrations dans les monarchies du Golfe », « Migration et (contre)révolution dans le Golfe : Politiques migratoires et politiques de l’emploi en Arabie saoudite « Les ‘émergents’ et les transformations de la gouvernance globale » ; « Identité nationale et nationalisme ordinaire en Arabie saoudite : la nation saoudienne et ses immigrés » et « La mobilité dans la Corne de l’Afrique : entre urgence humanitaire et contrainte sécuritaire ».
- Gero von Randow, journaliste allemand spécialisé sur les pays du Maghreb, qui travaille pour l’hebdomadaire hambourgeois Die Zeit depuis 1992, et en tant que correspondant à Paris de 2008 à 2013. Il a également publié plusieurs ouvrages sur ses passions : les mathématiques et la robotique.