L’arabe n’est pas que la langue du Coran, mais aussi celle des sciences, de la poésie, des savoirs ; bref, la langue de la modernité. Comment lui rendre son rang ?
Ceux qui, mus par des intentions idéologiques, associent l’arabe au danger islamiste ne font que revivifier les clichés moyenâgeux d’une langue « barbare » et « conquérante ». Que traduisent de tels fantasmes et autres imaginaires toxiques ? Quelles solutions pour faire de l’arabe une langue riche et un instrument de savoirs et de civilisation au même titre que les autres langues « étrangères » ?
Avec :
- Nada Yafi, traductrice et interprète free-lance, ancienne diplomate et interprète officielle pour la langue arabe, ex-directrice du centre de langue de l’Institut du monde arabe ;
- Salah Guemriche, essayiste et romancier algérien, auteur d’une dizaine d’ouvrages dont Dictionnaire des mots français d’origine arabe (Seuil, 2007), Le Christ s’est arrêté à Tizi-Ouzou (Denoël, 2011) et Abd er-Rahman contre Charles Martel (Perrin, 2010) ;
- Ahmed Djebbar, mathématicien et chercheur en histoire des sciences, laboratoire Paul Painlevé (CNRS), spécialisé dans les mathématiques de l’Occident musulman (Espagne musulmane et Maghreb), et professeur d’histoire des mathématiques à l’université des sciences et technologies de Lille. Il est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages dont Une histoire de la science arabe. Entretiens avec Jean Rosmorduc (Seuil, 2001).
Débat animé par Ruth Grosrichard, professeur de langue et civilisation arabes, Sciences Po Paris. Agrégée de langue et civilisation arabe et titulaire d’un master de philosophie, Ruth Grosrichard a dirigé durant plusieurs années le Centre d’études arabes de l’ambassade de France à Rabat. Auteur de méthodes d’enseignement de l’arabe (littéral et dialectal) ainsi que de manuels bilingues d’histoire et géographie, elle collabore régulièrement, depuis 2008, à des périodiques marocains : l’hebdomadaire TelQuel, les mensuels Zamane et Dîn wa Dunia.