Depuis la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre 2024, Ahmad al-Chareh, nouvel homme fort du pays, a amorcé la transition en instaurant un gouvernement provisoire. Le défi est de promouvoir l'unité nationale et d’élaborer un nouveau contrat social entre les diverses communautés du pays. Le nouveau pouvoir a annoncé en ce sens la tenue d’une « conférence du dialogue national » inclusive, qui représentera les Syriens dans toute leur diversité. L’objectif est d’élaborer une nouvelle Constitution et de guider le gouvernement intérimaire jusqu’à la tenue d’élections nationales, prévues d'ici quatre ans. La communauté internationale, prudente, garde un œil attentif sur cette transition. L'Allemagne et la France ont rapidement envoyé des délégations à Damas, et des négociations en vue de lever les sanctions sont en cours. Toutefois, la transition est à haut risque tant les défis sont nombreux : question kurde, actes de vengeance et spectre de la fragmentation du pays, gestion du dossier des disparus…

Comment la transition politique s’organise-t-elle ? Après cinquante ans de dictature, comment mettre la question de la citoyenneté au centre de la transition sans instrumentaliser le fait communautaire ? En quoi les autorités qui gouvernent la Syrie aujourd’hui participent-elles à redessiner la carte géopolitique du Moyen-Orient ?