Comment expliquer la montée de la violence à l’égard des Kurdes ? Quelle est l'histoire de ce peuple, et quelles sont ses revendications ? Quel avenir au Moyen-Orient ?
Le 23 décembre dernier, trois personnes ont été tuées dans l’attaque d’un centre culturel kurde à Paris, faisant de nouveau de cette communauté la cible de violences. Au Moyen-Orient, écartelées entre des frontières géopolitiques prenant insuffisamment en considération les particularismes ethniques ou linguistiques, les populations kurdes demeurent aujourd’hui en grande partie marginalisées dans leurs pays. Cibles de bombardements dans la région, les Kurdes sont, en Turquie, victimes de la lutte nationaliste d’Erdogan (amalgame PKK/Kurdes). Les Kurdes sont aussi un bouc-émissaire pour Téhéran, qui les accuse d’avoir suscité l’actuel mouvement de protestation nationale qui a éclaté au lendemain de la mort de Mahsa Amini, elle-même kurde.
Quelle est l’Histoire du peuple kurde ? Comment expliquer cette montée de la violence à l’égard de ce peuple ? Quel est le rôle des Kurdes dans la lutte engagée par la communauté internationale contre l’EI ? Plus de cent ans après le Traité de Sèvres, qui avait envisagé la création d’un Etat kurde, quel est l’avenir de ce peuple au Moyen-Orient ?
Avec :
- Le Dr Nazand Begikhani, professeure invitée à Sciences-Po Paris, spécialiste des études de genre
Le Dr Nazand Begikhani est Honorary Senior Research Fellow à l’Université de Bristol, Vincent Wright Chair 2019/2020 et professeure invitée à Sciences Po. Docteure d’une thèse de doctorat, à la Sorbonne, sur l’image des femmes kurdes dans les littératures Européennes, elle est spécialisée des études de genre. Ses recherches et publications concernent les crimes d’honneur, la représentation des femmes dans les média, l’expérience genrée des guerres et le viol et la violence sexuelle pendant les conflits. Elle a travaillé comme conseillère auprès de diverses organisations nationales et internationales, notamment UNAMI et ONU Femmes, UK Métropolitain Police, auprès du ministère suédois de l’Intégration, d'Amnesty International et du président de la région du Kurdistan, traitant de la politique sociale et de l’enseignement supérieur. Lauréate de plusieurs prix internationaux, notamment Emma Humphrey et Simone Landry, le Dr Begikhani est aussi poétesse et a publié huit recueils en kurde, en anglais et en français.
- Hamit Bozarslan, directeur d’études de l’EHESS, au Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBAC)
Docteur en histoire et en sciences politiques, Hamit Bozarslan a été allocataire de recherche au Centre Marc Bloch (1995-1997) et « visiting fellow » à l’Université de Princeton (1998). Elu maître de conférences à l’EHESS en 1998, puis, en 2006, directeur d’études dans le même établissement, il a codirigé, avec Daniel Rivet et Jean-Philippe Bras, l’IISMM (Institut d’Etudes de l’Islam et des Sociétés du monde musulman) entre 2002 et 2008. Il est notamment l’auteur des ouvrages HistoiredelaTurquie, del’Empireà nosjours (Tallandier, 2015) et Le Temps des monstres, le monde arabe 2011-2022 (La Découverte, 2022) . Il est par ailleurs membre du comité de rédaction de la revue Esprit.
- Patrice Franceschi, écrivain, aviateur et marin
Patrice Franceschi est écrivain - prix Goncourt de la nouvelle – aviateur et marin. Il s’est engagé dans les rangs de la résistance afghane durant l’invasion soviétique et auprès des Kurdes de Syrie depuis le début de la guerre. Son dernier roman chez Grasset, S’il n’en reste qu’une, a pour cadre ce conflit.
Animé par
Gaïdz Minassian, journaliste au Monde et enseignant à Sciences Po Paris en relations internationales. Il est l'auteur des Sentiers de la victoire. Peut-on encore gagner une guerre ? (Passés composés, 2020).