« Echec de l’Islam politique », « faillite du modèle islamiste », « panne du projet islamiste », etc. Après les manifestations place Taksim et la destitution de Mohammed Morsi, sans parler des convulsions que connaissent les autres pays arabes dirigés par des islamistes, les verdicts sont tranchés et tranchants à l’égard d’un modèle qui se revendique comme l’unique solution (« l’Islam est la solution » assène le slogan), mais qui a fait preuve de ses limites et de ses échecs, tant économique que social et politique. L’option « militaro-laïque » évoquée par certains n’est pas non plus une panacée aux maux endémiques de sociétés en panne de projets d’avenir. Reste que les rebonds que connaissent ces sociétés constituent un formidable laboratoire d’idées et d’expériences dans la mesure où ils remettent en cause les spéculations et les analyses formatées sur l’islam politique, et sur ses dérivées.
Avec :
Olivier Roy, politologue, spécialiste de l’islam. Professeur, depuis septembre 2009, à l'Institut universitaire européen de Florence (Italie) où il dirige le Programme méditerranéen. Auteur de nombreux travaux dont L'Islam mondialisé (Le Seuil, 2002), Le Moyen-Orient, du début du xxe siècle à la guerre en Irak (Editions sonores De Vive Voix).
Mohamed Ali Adraoui, docteur en science politique (IEP de Paris) et enseignant chercheur à Sciences Po Paris ; il enseigne également à l’Institut Universitaire Européen de Florence (Programme Max Weber) et est notamment l’auteur de Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé (PUF).
Samir Amghar, de l’Université du Québec à Montréal, spécialiste du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, il est l’auteur de différents travaux sur le salafisme dont le très récent L'Islam militant en Europe (Editions Infolio).
Béligh Nabli,directeur de recherches à l’IRIS. Depuis 2011, il est particulièrement intéressé par les phénomènes liés au « réveil arabe » et dirige l’Observatoire des mutations politiques dans le monde arabe. Il signe en 2013 Comprendre le monde arabe (Armand Colin).