En raison du rôle joué par la chaîne d’information al-Jazeera dans la médiatisation des attentats du 11 septembre 2001, l’intérêt politique pour les medias arabes s’est fortement accentué. Ainsi, la croyance dans la capacité des medias d’influer sur le jeu politique interne et international a largement politisé cette thématique, les prises de positions tranchées et partisanes ont pris le dessus sur la réflexion scientifique.
Si l’idée d’une « véritable révolution de l’information dans le monde arabe » est inconstatable, reste à présenter les variables technologiques, sociales et culturelles qui l’ont rendue possible. En réalité, il s’agit d’une révolution-conjointe, dans laquelle la concurrence entre les acteurs politiques pour gagner les cœurs et les esprits des opinions publiques dans le monde arabe s’est accompagnée d’un formidable activisme des individus grâce aux nouvelles libertés qu’offrent internet, les blogues et facebook.
L’interrogation sur les implications de cette révolution de l’information dans le monde arabe est présente dans tous les esprits. Ainsi, la libéralisation du domaine de l’information mène-t-elle à la démocratisation de la vie politique ? De même que l’utilisation des medias comme outils de la politique étrangère permet-elle d’influer sur les rapports de forces et sur la constitution des alliances dan la région et au-delà ?
Avec : Mohamed El Oïfi, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris ; YvesGonzalesQuijano, directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo), maître de conférences à l’Université Lumière Lyon- II ; Touriya Gueibass, maître de conférences à l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, chercheur associée au Gremmo.
Débat animé par Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA