Terminé
10 mars 2022

Hommage à Edmond Amran El Maleh: le parcours mobile d’un écrivain engagé

L'IMA rend hommage au philosophe, romancier, essayiste, journaliste au Monde Edmond Amran El Maleh avec une recontre en trois temps : un débat autour de son œuvre, des lectures d’un choix de ses textes, et une performance artistique animée Saïd El Mesnaoui et sa troupe de Gnawa.   

D.R.

Philosophe, romancier, essayiste, journaliste au Monde, Edmond Amran El Maleh était un touche-à-tout avide de connaissances et de savoirs. Il est l’auteur de nombreux romans et essais traduits en plusieurs langues. Né en 1917 dans la ville côtière de Safi, au sein d’une famille juive, mort à Rabat en 2010, enterré à Essaouira, c'est l’un des écrivains-intellectuels majeurs du Maroc, très populaire auprès des jeunes et des intellectuels du Maghreb et du Machrek, notamment des Palestiniens. 

Outre ses écrits, Parcours Immobile, 1000 ans un jour , Ailen ou la nuit du récit, qui sont des marqueurs forts des littératures du Maroc (arabe, francophone et berbérophone), Edmond Amran El Maleh cultiva avec soin et fidélité le sens de l’amitié avec Jean Genet, Juan Goytisolo, Mohammed Berrada et les militants et intellectuels palestiniens. Le Maroc est resté pour lui un horizon de pensée et de vie, avec la langue arabe comme idiome nourricier : « Écrivant en français, je savais que je n’écrivais pas en français. Il y avait cette singulière greffe d’une langue sur l’autre, ma langue maternelle, l’arabe, ce feu intérieur », déclarait-il au Magazine littéraire en mars 1999. Cette soirée se veut un hommage en trois séquences : un débat autour de son œuvre, une lectures d’un choix de textes, et une performance artistique animée Saïd El Mesnaoui et sa troupe de Gnawa.  

Avec :

  • Mohamed Berrada, romancier, critique littéraire et traducteur marocain arabophone. Il est considéré comme le chef de file du roman moderne marocain. Il est le traducteur de Barthes et Le Clézio en arabe, et son œuvre de romancier a été saluée par les récompenses les plus prestigieuses du Royaume (prix du Mérite culturel 1999, prix de la Critique 2004...). Parmi ses romans, sont parus dans une traduction française, chez Actes Sud, Le Jeu de l’oubli (1993), Lumière fuyante (1998), Comme un été qui ne reviendra pas (2001) Vies voisines (2013) et Loin du vacarme (2019).  
  • Touriya Fili,  est enseignante-chercheure en littératures comparée et francophone à l’université Lyon 2-Lumière. Elle codirige le laboratoire Passages XX-XXI Arts et littératures et est coresponsable de l’axe Études sur le genre, théories féministes, approches intersectionnelles. Elle a consacré de nombreux articles à l’œuvre d’Edmond Amran El Maleh, lui a consacré un numéro de la revue Expressions maghrébines (2010) et est responsable du carnet de recherche dédié à l’œuvre de cet auteur : https://elmaleh.hypotheses.org/   
  • Khalil El Ghrib, fait partie de ces artistes qui ont fait le choix de ne pas tourner le dos à la mer, de rester fidèles à leur ville matricielle. Ses œuvres qualifiées d’éphémères ne sont ni datées ni signées, ni vendues. L’artiste préfère les offrir à la fin de chaque exposition. Il considère que l’œuvre d’art n’est pas une valeur marchande, mais une création donnée au partage. Les plus grandes galeries ont accueilli ses œuvres, au Maroc, Espagne, Italie, Suisse, Londres et Paris, Rome. Edmond Amran El Maleh lui a consacré un livre  une référence, L'Œil et la main. Œuvres de Khalil El Ghrib (Éditions Pensée sauvage, 1993).    
  • Hassan Bourkia, peintre, écrivain et traducteur, enseigne la littérature à Beni-Mellal depuis 1982 et expose au Maroc et à l'étranger depuis le début des années 1990. Bourkia a également publié de nombreux articles littéraires et philosophiques au Maroc et à l’étranger, ettraduit en arabe de nombreux ouvrages, notamment Le Gai Savoir et Par-delà le Bien et le Mal de Nietzsche. En 2004, il est lauréat du prix Grand Atlas de la traduction. Il expose dans de prestigieuses galeries nationales et internationales.  

Soirée animée par Florian Alix, Maître de Conférences en littérature francophone (section 9), Université Paris-Sorbonne 
Centre International d’Etudes Francophones (CIEF) – Centre d’Etude de la Langue et des Littératures Françaises (CELLF) – UMR 8599