Au moins depuis le XVIIIe siècle européen, la liberté est la valeur suprême. Or, si la revendication de cette valeur demeure forte aujourd’hui, elle s’accompagne de comportements qui témoignent d’une « peur de la liberté ». Ses aspects les plus visibles : le besoin répandu de conformisme, le suivi de la mode, le respect de la correction politique, la méfiance vis-à-vis de la critique quand elle n’est plus seulement celle des amuseurs. D’autres le sont moins, comme la nostalgie bruyante d’un passé où régnaient traditions, manières et canons culturels, où chacun savait qui il était et ce qu’il devait faire.
Certains comportements remettent quant à eux directement la liberté en question : retour à la foi sous ses formes les plus fidéistes et ritualistes, demande de règles, critique et même refus de la démocratie, critique du laxisme contemporain et de la désorientation qu’il induit.
Yves Michaud a enseigné la philosophie à l’université, en France et à l’étranger. Ancien directeur des Beaux-Arts de Paris (1989 à 1996), il est aussi à l’origine de l’Université de tous les savoirs, une université populaire libre faisant le bilan des connaissances. Parmi ses derniers ouvrages : Narcisse et ses avatars (Grasset, 2014), dans lequel il examine sous forme d’abécédaire les basculements de notre société, de A comme Avatar à Z comme Zapper en passant par P comme People et Q comme Quantifier. Il publie fin mars 2016 un nouvel essai, Contre la bienveillance (Stock) et prépare un livre sur la culture aujourd’hui : La Culture entre deux mondes.
Débat animé par François Azouvi, philosophe et écrivain.
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