Le printemps arabe a surpris tout le monde. Il faut reconnaître toutefois qu’une majorité d’écrivains arabes n’a pas attendu l’affaissement des régimes dictatoriaux pour mettre en scène les huis clos ubuesques ou kafkaïens dans lesquels vivent les peuples et les sociétés arabes.
Leurs écrits sont travaillés en profondeur par la violence du quotidien, par le saccage des sentiments, la répression et par l’atteinte à la dignité. Le temps de l’écriture n’étant pas celui de la révolution, il faudra donc de la distance et du temps pour que l’écrivain vienne à réinventer l’imaginaire et l’architecture de cet événement prometteur qu’est le printemps arabe.
Avec: Kamal Ben Hameda, écrivain, enseignant et traducteur d’origine libyenne résidant aux Pays-Bas, son dernier roman, La Compagnie des Tripolitaines, est paru aux éditions Elyzad ; Kaoutar Harchi, enseignante, auteure de Zone cinglée (éditions Sarbacane) et de L’Ampleur du saccage (Actes Sud) ; Yahia Belaskri, écrivain-journaliste, dont le roman Si tu cherches la pluie, elle vient d’en haut (éditions Vents d’Ailleurs, 2010) a obtenu le prix Ouest-France Étonnants Voyageurs ; Samar Yazbek, écrivaine syrienne, l'une des plus importantes de sa génération dont le roman Odeur de cannelle est en cours de traduction vers le français et a été récemment publié en Italie ; Khaled Osman, à qui l’on doit la traduction de nombreux romans de Naguib Mahfouz et de Gamal Ghitany, vient de publier son premier roman, Le Caire à corps perdu (éditions Vent d’ailleurs).
Débat animé par : Maati Kabbal, responsable des Jeudis de l’IMA