En cohérence avec les mesures annoncées par le gouvernement pour lutter contre la propagation du Covid-19, l'Institut du monde arabe annule ses activités et événements, et ferme ses portes au public, à compter du vendredi 30 octobre et jusqu'à nouvel ordre.
Nous vous remercions pour votre compréhension et vous tiendrons informés dans les meilleurs délais de la réouverture de l'Institut, et de la reprise de sa programmation.
Des femmes architectes issues du monde arabe éclairent, fortes de leur expérience, la crise de l'architecture représentée le plus souvent par des hommes comme moyen de contrôle et de répression.
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Pour garantir la sécurité sanitaire de tous et conformément aux dispositions légales, nous vous demandons de ne pas participer à cet événement en cas de symptômes cliniques pouvant évoquer une infection par le Covid-19 (température, toux…). Nous vous rappelons que le port du masque est obligatoire au sein de l’IMA pour toute personne âgée de 11 ans et plus.
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En raison de l'instauration du couvre-feu en région parisienne, cette séance débutera exceptionnellement à 18h30 au lieu de 19h.
Comment prendre de la hauteur pour penser l’architecture dans le monde arabe, alors que guerres, crises et destructions sont à l’œuvre dans de trop nombreux pays ? Et quelle(s) architecture(s) façonnent désormais les paysages ruraux et urbains du monde arabe aujourd’hui ? Trois femmes architectes en prise avec le réel, trois dynamiques de proposition dans trois pays peuvent proposer des alternatives et nourrir une réflexion active sur les systèmes résilients de l’habitat aujourd’hui dans le monde arabe.
Témoin de la capacité humaine à constituer un environnement viable en dépit de contraintes climatiques extrêmes, l’architecture des villes ou des oasis du monde arabe repose sur une vision commune de la chose publique ; l’architecture y est pensée tel un objet intégré à son environnement, où se lient étroitement agriculture et construction dans une adaptabilité et une plasticité longtemps louées mais mises à mal, ces dernières décennies, par la « modernité ».
Avec :
- Salima Naji, architecte DPLG (École nationale supérieure d’architecture de Paris-La-Villette) et docteur en anthropologie sociale (École des hautes études en sciences sociales, Paris). Salima Naji est engagée dans de nombreux projets de protection du patrimoine oasien. Elle fonde son agence au Maroc en 2004 afin de proposer une alternative constructive privilégiant les technologies des matériaux premiers et biosourcés, dans une démarche d’innovation respectueuse de l’environnement. Sa pratique est doublée d’une activité scientifique dans de nombreux programmes de recherche-action internationaux qui interrogent la durabilité et la relation profonde entre les sociétés et leur environnement. Elle est membre du comité scientifique du Musée berbère du Jardin Majorelle depuis sa création en 2011 et développe une importante réflexion sur la médiation culturelle et la transmission du patrimoine. Chevalier des Arts et des Lettres (2017), elle a publié de nombreux ouvrages d’architecture ;
- Alia Ben Ayed, maître-assistante à l’École nationale d’architecture et d’urbanisme (ENAU, Tunis), membre de l’Équipe de recherche sur les ambiances (ERA) et membre du Réseau International Ambiances (www.ambiances.net). Elle a obtenu sa Thèse de doctorat en architecture en 2014. Ses activités d’enseignement sont l’occasion de développer, approfondir et mettre en œuvre concrètement le cadre théorique des travaux de recherche, d’enrichir les outils d’analyse et de travailler en particulier sur la dimension spirituelle de l’architecture, avec un usage raisonné de la langue arabe dans le questionnement, pour tenter de construire ce que peut être un projet sensible durable ;
- Noha Gamal Said, docteur en architecture et urbanisme, maître de conférences à l’école d’architecture d’Ain Shams (Le Caire), chercheure-associée au laboratoire Cresson, École nationale supérieure d’architecture de Grenoble. Après des études classiques au Caire puis un master d’urbanisme à l’Institut d’urbanisme de Paris, Université Paris XII, elle a soutenu en 2014 une thèse de doctorat en architecture et urbanisme. Elle s’est spécialisée dans la dimension temporelle de l’espace pour montrer le caractère évolutif de la ville, posant « l’ambiance » comme processus d’analyse du sensible.
Rencontre animée par Elena Cogato Lanza, architecte de l’Université de Venise et docteur è sciences EPFL. Elle est maître d’enseignement et de recherche auprès du Laboratoire d’urbanisme de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, où elle dirige le programme doctoral « Architecture et Sciences de la Ville » dans le cadre de l’École doctorale EDOC-EPFL. Elle est membre du Comité scientifique de l’Habitat Research Center de l’EPFL.