Le Palais Mawal de Dominique Eddé est un roman où l’intime et le politique se mêlent dans un Beyrouth en déclin, oscillant entre splendeur passée et ruine annoncée. Au cœur du récit, la demeure éponyme, autrefois faste et imposante, se délite à l’image de la famille qui l’habite encore partiellement. Léonora, la protagoniste italienne, et Salim, son mari issu d’une lignée chrétienne maronite, sont les représentants d'un monde ancien en plein délitement. Si Léonora est restée dans la maison, Salim, lui, vit désormais éloigné dans un hôtel en bord de mer. Entre eux planent les ombres de Yaman, un cinéaste turc, amour passionné de Léonora, et celle de leur fils Riad, tenté par le radicalisme politique. 

À travers ces destins entremêlés, Dominique Eddé dresse un portrait méditatif du Liban, pays au bord du gouffre, et nous entraîne dans une réflexion sur l'amour, la liberté, la solitude et la vieillesse.

Avec une plume d’une grande élégance, l’autrice fait évoluer ses personnages avec poésie, offrant un récit où le clair-obscur et la mémoire jouent un rôle essentiel. Le Palais Mawal devient ainsi le reflet d’un Liban fragile et menacé, à la beauté persistante malgré l’érosion du temps.