Une heure avec... Jean-Baptiste Brenet et Wilfrid Lupano
Les samedis de 16h30 à 17h30, un nouveau rendez-vous pour découvrir et entendre les auteurs arabophones et francophones, émergents et confirmés, venant ou parlant du monde arabe. Littérature, poésie, bande dessinée... autour de leur actualité ou d’une œuvre moins récente, c’est leur univers que l’IMA souhaite mettre en lumière. Cette semaine, rendez-vous avec Jean-Baptiste Brenet pour sa dernière oeuvre Que veut dire penser ? Arabes et latins (Éditions Payot & Rivages) et Wilfrid Lupano, pour sa dernière BD La Bibliomule de Cordoue (Éditions Dargaud).
« Une heure avec... » / Les rencontres littéraires de l'IMA », c 'est une heure avec un auteur, en dialogue avec un modérateur, journaliste ou critique littéraire : Paula Jacques, Leïla Kaddour, Bernard Magnier, Francesca Isidori, Sylvie Tanette, Farouk Mardam-Bey..., et les lectures d’un comédien(ne). Le principe de la programmation étant de saisir l’opportunité du passage à Paris d’auteurs, pour leur proposer un lieu et un public où présenter leur actualité littéraire.
Samedi 2 avril 2022
Auteurs invités : Jean-Baptiste Brenet Que veut dire penser ? Arabes et latins (Éditions Payot & Rivages) et Wilfrid Lupano, La Bibliomule de Cordoue (Éditions Dargaud).
Jean-Baptiste Brenet
Médiéviste, professeur de philosophie arabe à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Baptiste Brenet est Agrégé de philosophie et docteur de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (section des sciences religieuses), son travail porte principalement sur Averroès (Ibn Rushd, 1126-1198) et la pensée andalouse dont il étudie le génie propre au sein de l’Islam, mais aussi l’héritage grec et le legs au monde latin.
Que veut dire penser ? Arabes et latins est le dernier livre de Jean-Baptiste Brenet : la modernité européenne prétend s’ouvrir avec Descartes et sa déclinaison d’un cogito qui paraît tout englober. Cela pourtant n’eut lieu que par recouvrement de ce que les siècles précédents, qui virent naître la figure de l’intellectuel, avaient produit en arabe et en latin. Qu’y a-t-il de bouleversant – gelé par l’oubli, et donc neuf – dans ce que les médiévaux ont pu soutenir de la pensée ? C’est ce qu’on cherche ici, en variant librement les entrées. Car la pensée est plurielle. Si l’intellect est pour Aristote comme la main, instrument d’instruments, la pensée l’est aussi. Penser est une main, un outil fait d’outils, un mot rempli de mots. L’homme n’est pas l’être sans œuvre, il est celui dont l’acte n’a pas qu’un nom, l’animal dont l’œuvre propre est innommable autrement que dans la multiplicité. Voici par conséquent une sorte de lexique, certains repères d’une carte mentale où se profile, dans les connexions, ce que penser peut signifier.
Wilfrid Lupano
Wilfrid Lupano est un scénariste de bande dessinée français, né le 26 septembre 1971 à Nantes et résidant aujourd'hui à Pau. C'est par une pratique assidue du jeu de rôle qu'il se forge un savoir-faire de raconteur d'histoires. Wilfrid Lupano rencontre le succès avec Alim le Tanneur, dessiné par Virginie Augustin. Suivront l'ivresse des Fantômes, et la farce romantique Célestin goble la lune. Fan de Franquin, Gosciny ou Gotlib, il revient à la bd d'humour avec les aventures de Sarkozix. Il poursuit son goût pour le second degré avec le nouveau western spaghetti : l'homme qui n'aimait pas les armes à feu.
La Bibliomule de Cordoue a été scénarisée par Wilfrid Lupano, dessinée par Léonard Chemineau et colorisée par Christophe Bouchard : Califat d'Al Andalus, Espagne. Année 976. Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir. Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n'a que dix ans. L'un de ses vizirs, Amir, saisit l'occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir. Il n'a aucune légitimité, mais il a des alliés. Parmi eux, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de culture grecque, indienne, ou perse, de philosophie et de mathématiques. Le prix de leur soutien est élevé : ils veulent voir brûler les 400 000 livres de la bibliothèque de Cordoue. La veille du plus grand autodafé du monde, Tarid, eunuque grassouillet en charge de la bibliothèque, réunit dans l'urgence autant de livres qu'il le peut, les charge sur le dos d'une mule qui passait par là et s'enfuit par les collines au nord de Cordoue, dans l'espoir de sauver ce qui peut l'être du savoir universel. Rejoint par Lubna, une jeune copiste noire, et par Marwan, son ancien apprenti devenu voleur, il entreprend la plus folle des aventures : traverser presque toute l'Espagne avec une « bibliomule » surchargée, poursuivi par des mercenaires berbères.
Animé par Aïnhoa Jean-Calmettes
Lu par Malvina Morrisseau
Avec le soutien de la Fondation Jean-Luc Lagardère sous l’égide de la Fondation de France
« Les rencontres littérairesbénéficient du soutien de la Fondation Jean-Luc Lagardère qui réaffirme ainsi son engagement profond en faveur de la diversité culturelle. Depuis 2013, la Fondation Jean-Luc Lagardère est associée à l’Institut du monde arabe pour valoriser et diffuser en France la littérature arabe à travers un Prix qui récompense chaque année l’œuvre d’un écrivain ressortissant de la Ligue Arabe.
Avec le soutien de La SOFIA et de COPIE Privée