Terminé
13 janvier 2024

Cérémonie de remise du Prix France-Liban

L'Institut du monde arabe accueille les finalistes et lauréat de l’édition 2023 du Prix France-Liban lors d’une rencontre exceptionnelle animée par Georgia Makhlouf et Albert Dichy.

Le Prix France-Liban est un prix littéraire décerné par l’Association des écrivains de langue française (ADELF) depuis 1980. Il distingue chaque année un écrivain libanais de langue française ou un écrivain français dont le sujet de l’ouvrage porte sur le Liban. 

 

Auteurs invités :

Oliver Rohe, lauréat du Prix France-Liban 2023

Wiktoria Bosc/Fondation Michalski

Chant balnéaire (Éd. Allia)

Oliver Rohe est né en 1972 à Beyrouth d’un père allemand et d’une mère libanaise. Il vit en France depuis 1990. Membre fondateur du collectif et des éditions Inculte, il écrit également des pièces radiophoniques et collabore à plusieurs revues. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, essais et fictions. Allia a publié ses trois romans : Défaut d’origine (2003), Terrain vague (2005) et Chant balnéaire (2023).

Chant balnéaire est le récit épique d’une expérience de la guerre civile qui se confond sans cesse avec la vie ordinaire et d’une vie ordinaire qui s’obstine à persister dans la guerre. Dans ce décor restreint, vide l’hiver et plein l’été, le narrateur vit en marge du temps, seul ou en meute, toujours en échec scolaire, toujours entouré des miliciens de la station balnéaire. Soumis à une violence latente, puis omniprésente, qui façonne les manières de penser, de sentir et de dire, les corps s’éprouvent et se construisent ; les amitiés, l’insouciance, les fugues restent possibles. Un roman musical puissant, entre prose et poésie, qui raconte la guerre au quotidien.

Céline Regnard, mention spéciale du Prix France-Liban 2023

Agnès Maury

En transit (Éd. Anamosa)  

Céline Regnard est maîtresse de conférence habilitée à diriger des recherches en histoire contemporaine à Aix-Marseille Université, chercheuse au sein de l’UMR TELEMMe (CNRS-Aix-Marseille Université), à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, dont elle est également directrice adjointe. Elle est l’autrice de nombreux articles et contributions à des ouvrages collectifs.

Dans En transit, récit très incarné à hauteur d’hommes et de femmes, Céline Regnard s’est attachée à privilégier le point de vue des migrants. Ce sont également une multitude d’autres acteurs et d’actrices, un monde institué et/ou parallèle dans les villes-ports concernées, qui entrent en scène : passeurs, bateliers, pisteurs, logeurs, mais aussi médecins et policiers ; en effet, cet entre-deux que représente le transit est un moment de contact singulier et particulier entre ces migrants syriens, et les populations occidentales. Des expériences et un monde qui paraissent bien lointains, mais qui résonnent pourtant fortement avec notre présent, à l’heure des frontières qui se ferment et des contrôles renforcés, quand les transits se prolongent pour devenir des impasses ou des rétentions.

Sandra Barrère

J.-B. Bucau

Écrire une histoire tue : le massacre de Sabra et Chatila dans la littérature et l’art (Éd. Classiques Garnier)

Docteure en littérature comparée, Sandra Barrère est chercheuse associée à l'équipe Plurielles de l’université de Bordeaux Montaigne. Ses recherches portent sur les liens entre la littérature, l’histoire et la politique. Dans Écrire une histoire tue, elle explore les représentations littéraires et artistiques du massacre perpétré dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, à Beyrouth, en 1982.

Les historiens font-ils toute la lumière sur ce massacre ? Les victimes ont-elles été enterrées ? La justice a-t-elle été rendue ? Cet essai prend acte de l'émergence d'un vaste ensemble d'œuvres et pose la question : se peut-il que l'incommensurable du vide laissé par les institutions soit compensé par l'incommensurable de cette production artistique ? Sandra Barrère y initie un bilan historiographique, collecte les productions, et propose une vision originale des médiations opérées par quatorze œuvres prélevées aussi bien à l'épicentre qu'aux périphéries de l'événement.  

Hala Moughanie

D. R.

Il faut revenir (Éd. Project’îles)

Écrivaine et consultante dans le domaine de la coopération internationale, Hala Moughanie vit au Liban. Ses textes questionnent la notion d’identité et la manière dont elle s’articule par rapports à la relation aux autres, aux territoires habités ou imaginés et à l’histoire. Elle est notamment l’auteure de trois pièces de théâtre : Tais-toi et creuse (2015, Prix RFI Théâtre), La mer est ma nation (2017, Prix du quartier des auteurs du Tarmac 2018) et Memento Mori (2019).

Il faut revenir est son premier roman : portée par l'espérance, Lila rentre au Liban au début des années 2000, après des années d'exil. Elle aime, rêve et dérive, entre autres auprès du mystérieux Ibrahim, antiquaire et pygmalion approximatif. Devenue journaliste, elle tâtonne. De paysage en paysage. Entre un attentat et une manifestation. Entre la beauté époustouflante d'une terre millénaire et l'absurdité destructrice du quotidien. Dans une langue chirurgicale, d'une douce poésie mêlée d'humour féroce, Hala Moughanie fait plus que jamais vivre une terre qui n'en finit pas d'être incomprise, mais qui stupéfie par sa capacité d'évocation.

Rencontre modérée par

D. R.

Albert Dichy
Né à Beyrouth en 1952, Albert Dichy vit à Paris depuis 1975. Directeur littéraire de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine, il est spécialiste de l’œuvre de Jean Genet, coéditeur dans la « Bibliothèque de la Pléiade » des œuvres complètes du poète. Il a participé également à la grande biographie de référence de Jean Genet, que l’on doit à Edmund White, et il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles, dont : Jean Genet, essai de chronologie (blfc de l’Université de Paris VII, 1998), La Bataille des Paravents (IMEC, 1991) et L’Ennemi déclaré (Gallimard, 1991), une édition critique des textes politiques de Genet. Il est aussi coauteur, en 1991 et 1992, d’un film documentaire en deux parties : Jean Genet, le vagabond (1991) et Jean Genet, l’écrivain (INA et la Sept). 

D. R.

Georgia Makhlouf
Journaliste, critique littéraire et écrivain, Georgia Makhlouf vit entre Paris et Beyrouth. Elle est membre du comité éditorial et correspondante à Paris de L’Orient Littéraire. Depuis 2016, elle est responsable du Prix France-Liban de l’Association des écrivains de langue Française. Elle est également présidente de l’association libanaise Kitabat pour le développement des ateliers d’écriture et membre actif de l’association Assabil, en charge d’un réseau de bibliothèques publiques, qui œuvre en faveur de l’accès au livre et a mis en place un Prix de littérature jeunesse en langue arabe en collaboration avec la Fondation Boghossian. Elle a rejoint en 2022 le Parlement des Écrivaines Francophones. Elle a notamment publié Le Goût du Liban (Mercure de France, 2021) et Port-au-Prince : aller, retour (La Cheminante, 2019).

Le Prix France-Liban est doté par la Fondation Boghossian. 

 

 

 

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