La Syrie émerge d’un demi-siècle d’autoritarisme brutal et de répression, avec des conséquences lourdes sur le paysage médiatique et les questions de justice et de mémoire. Des générations de journalistes et d’activistes ont été contraints à l’exil ; leurs luttes pour informer, documenter et préserver la mémoire offrent des bases essentielles pour contribuer à la transition démocratique en Syrie. 

Comment les médias syriens qui se sont développés en exil peuvent-ils aider à maintenir une voix indépendante et contribuer à la construction de la nouvelle Syrie ? Quel héritage ont-ils laissé depuis le soulèvement de 2011 et quel avenir pour une presse libre dans une Syrie en transition ? Comment documenter les crimes et garantir que la mémoire ne se perde pas sous le poids des récits dominants ? La documentation peut-elle devenir un outil de justice transitionnelle et de reconstruction ? Des questions abordées dans le cadre de deux tables rondes successives.

Introduction 

Thierry Vallat, PDG de CFI et Sakher Edris, secrétaire général de l’Association des journalistes syriens

19h - Table ronde 1 | Médias syriens en exil - mémoire d’une résistance, espoirs d’une presse libre

Depuis le début du soulèvement syrien en 2011, journalistes et activistes ont défié la censure du régime pour documenter les événements. Face à la répression et à l’exil forcé, des médias indépendants ont émergé, contribuant à informer librement sur la Syrie. Dix ans après, quel bilan tirer de cette presse alternative ? Quel avenir pour ces médias exilés ? Comment perpétuer cette liberté d’informer dans une Syrie en pleine transition ? 

Avec :

• Koumay Al Mulhem, cofondateur de KHATT30  

• Ali AlKhabour, rédacteur en chef de FOCUS ALEPPO   

• Walid Al Nofal, journaliste d’investigation à Syria Direct

• Modérateur : Sakher Edris, secrétaire général de l’Association des journalistes syriens

20h - Table ronde 2 | Mémoire et justice en Syrie : documenter pour reconstruire

Alors que le conflit syrien a été marqué par des crimes de guerre et des violations massives des droits humains, la documentation des atrocités apparait comme un enjeu central pour la justice transitionnelle et la reconstruction de la société syrienne. Comment documenter et préserver les preuves ? Quels sont les obstacles juridiques et politiques ? Quel rôle pour les archives, les médias et les organisations de la société civile et internationales ?

Avec : 

• Yara Bader, directrice des programmes du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (Syrian center for media and freedom of expression) 

• Sana Yazigi, fondatrice et directrice de Mémoire créative de la révolution syrienne (Creative Memory)

• Jelnar Ahmed, directrice de projet Syrian Archive à Mnemonic  

• Modératrice : Nada Abdelsamad, conseillère éditoriale principale du projet Qarib