Trois Palestiniens de générations différentes, réunis par la dépossession, la détresse et l’espoir d’un futur meilleur, cherchent à immigrer clandestinement au Koweït. Mais leur destin se scelle sous le soleil brûlant du désert…
Syrie, fiction, 1972, 106’
Scénario : Tawfiq Saleh
Image : Bahjat Haidar
Son : Zuhair Fehmi
Montage : Saheb Haddad
Décors : Labib Ruslan
Costumes : Mohammad Saïd Shikhani
Musique : Sobhi El Wadi
Interprètes : Mohamed Kheir Helwani, Abdel Rahman Al Rachi, Bassam Lutfi, Saleh Kholoki, Sana Dibis, Najah Hafiz
Producteur : L’Organisme Général du Cinéma syrien
Synopsis
Adaptation magistrale de la nouvelle Des hommes dans le soleil, de Ghassan Kanafani, encensée par la critique, Les Dupes est également l’un des premiers films arabes à avoir abordé la difficile situation des Palestiniens. Le décor est l’Irak des années 50, et les protagonistes, cachés dans la citerne d’un camion, essaient de franchir la frontière vers le Koweït, la « terre promise ».
Biographie
Né à Alexandrie en 1926, Tawfiq Saleh séjourne plusieurs années en Angleterre où il obtient une licence de littérature. Il entreprend à la suite sa formation cinématographique à Paris. En 1951, il rentre dans son pays et signe des longs métrages : La Ruelle des fous (1955) co-écrit avec le romancier Naguib Mahfouz et La Lutte des héros (1962), critique acerbe des traditions arriérées et des illusions des déshérités. Confronté aux crises et à l’arbitraire que traverse son pays, Tawfiq Saleh livre ensuite trois œuvres magistrales, Les Révoltés (1968), Journal d’un substitut de campagne (1969), et Al Sayyed Al Balti (1969) et Les Longs Jours (1980).
Les Dupes (1972), tiré de la nouvelle Des Hommes dans le soleil de l’écrivain palestinien Ghassan Kanafani, traduit d’une façon admirable le drame palestinien, qui touche l’ensemble des peuples arabes après la défaite de 1967. Refusant les interdits que la censure égyptienne lui a imposé jusque-là, Tawfiq Saleh s’installe en Irak et tourne ce film en Syrie.
Passeur de talent, enseignant la réalisation aux jeunes cinéastes, Tawfiq Saleh a porté à un niveau jamais égalé, l’adaptation cinématographique des plus grands romans de la littérature arabe.