La Fémis célèbre cette année ses 30 ans. Je remercie chaleureusement l’Institut du monde arabe et son président Jack Lang pour son invitation à les fêter.
Depuis sa création en 1986, la Fémis forme chaque année environ 50 étudiants à 10 métiers du cinéma : réalisation, scénario, production, image, décor, montage, son, création de séries TV, distribution de films et exploitation de salles de cinéma.
L’École produit environ 200 courts métrages par an, dont une cinquantaine est envoyée dans plus de 80 festivals.
École ouverte sur le monde, La Fémis forme des étudiants de tous les continents, dont des étudiants du Maghreb, du Proche et du Moyen-Orient qui suivent son cursus et deviennent ensuite des professionnels confirmés. Son programme d’été, développé en partenariat avec le Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International depuis 1989, accueille également de nombreux jeunes réalisateurs de cette partie du monde. Enfin, depuis 2013, la Fémis organise une résidence de réalisation pour 9 jeunes cinéastes originaires du Golfe arabo-persique à Paris.
Je suis heureuse de vous inviter à découvrir les 4 courts métrages de fin d’études de Leyla Bouzid, Kamal Lazraq, Asmae El Moudir et Meyar al-Roumi en leur présence.
Nathalie Coste Cerdan
Directrice générale
Projection de 4 courts métrages de fin d’études :
DR
"Mémoires anachroniques" ou "Le Couscous du vendredi midi" de Asmae El Moudir
Université d’été 2013, HD
France/Maroc, animation, 2013, 12’
Scénario : Asmae El Moudir
Image : Mamounata Nikiema
Montage : Asmae El Moudir
Son : Joseph Nikima
Interpète : Asmae El Moudir
Production : La Fémis
Synopsis
Entre le passé, le présent et le futur, Asmae, fillette de dix ans se souvient de fragments de sa vie, de son oncle Merzouk et de la mémoire anachronique de son pays, le Maroc. Elle nous raconte avec originalité et tendresse ses souvenirs d’enfance pleine d’histoire(s).
DR
Biographie
Née en 1989 à Salé (Maroc), Asmae El Moudir est diplômée de l’Institut Spécialisé du Cinéma et de l’Audiovisuel de Rabat et de l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan. Elle réalise plusieurs courts métrages primés en festivals, parmi lesquels La Dernière Balle et Les Couleurs du silence, ainsi que plusieurs documentaires et vidéoclips. Elle intègre l’Université d’été de La Fémis en 2013, où elle réalise Mémoires anachroniques ou le couscous du vendredi midi. Son dernier film, Bout à bout, reçoit le Grand Prix au festival international du film de Tanger en 2015.
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"Soubresauts (Mkhobbi fi Kobba)" de Leyla Bouzid
Film de fin d’études, département réalisation, 16 mm
France/Tunisie, fiction, 2011, 22’
Scénario: Marie-Sophie Chambon
Image : Alexandra Sabathé
Son : Quentin Lepoutre
Montage : Louise Jaillette
Interprètes : Bouraouïa Marzouk, Mariem Ferjani, Hamza Ben Youssef, Amira Chebli, Salah Zeghidi
Production : La Fémis
Synopsis
Dans ces grandes maisons vides de la petite bourgeoisie tunisienne, quand un drame survient, on le cache. Et c’est pour comprendre ce qui s’est passé, qu’on recourt au mensonge…
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Biographie
Née en 1984 à Tunis, Leyla Bouzid y grandit. Après des études de lettres à l’Université Paris Sorbonne, elle intègre le département réalisation de La Fémis en 2008.
Son film de fin d’études, Soubresauts (Mkhobbi Fi Kobba), est tourné en Tunisie quelques mois avant la révolution, et obtient en 2012 le Grand Prix de la compétition des films d’école au festival Premiers Plans d’Angers.
En 2013, elle tourne un court métrage, Zakaria, qui reçoit l’Étalon de bronze et le prix Thomas-Sankara au Fespaco 2015.
En 2015, son premier long métrage, À peine j’ouvre les yeux, consacré à la jeunesse tunisienne avant la révolution, obtient le Prix du public à la Mostra de Venise en 2015, et sort en salles en France en décembre de la même année.
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"Un cinéma muet" de Meyar al-Roumi
Film de fin d’études, département image, vidéo
France/Syrie, documentaire, 2001, 30’
Image et son : Meyar Al-Roumi
Montage : Benjamin Weill, Benoît Trici, Loïc Pommiers
Production : La Fémis
Synopsis
En partant d’un projet initial de film dont le tournage est empêché par la censure officielle, le réalisateur, par un ironique glissement, va dresser un état des lieux de la production cinématographique en Syrie, de sa diffusion ou de sa non-diffusion, et de la difficulté de filmer.
Des cinéastes, poètes, journalistes témoignent de l’étouffement de l’acte créateur lui-même, et évoquent le problème de la « cave », ce lieu ou l’œuvre d’art est mise hors de vue.
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Biographie
Né en 1973 à Damas (Syrie), Meyar al-Roumi étudie à l’École des Beaux-Arts de Damas puis à l’Université Paris VIII, avant d’intégrer La Fémis dans le département image. Pendant sa formation, il intervient comme cadreur et directeur de la photographie dans une dizaine de courts et longs métrages documentaires et de fiction. Il réalise son premier court métrage, L’Objet du désir, en 1997, et quatre documentaires dont Un cinéma muet en 2001 et L’Attente du jour en 2003, consacrés respectivement au cinéma et l’art syriens.
En 2006, il tourne un court métrage de fiction, Le Voyage de Rabia et en 2007, un long métrage documentaire, Six histoires ordinaires. En 2010, son moyen métrage Voyage est acheté par Arte France.
En 2012, il réalise son premier long métrage de fiction, Round Trip.
Meyar al-Roumi est également scénariste, cadreur et directeur de la photographie.
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"Drari" de Kamal Lazraq
Film de fin d’études, département réalisation, HD,
France/Maroc, fiction, 2011, 40’
Scénario : Kamal Lazraq
Image : Laurent Navarri
Son : Margot Testemale
Montage : Lilian Corbeille
Production : La Fémis
Synopsis
Casablanca, Ghali et Mohammed. Chronique d’une amitié entre deux jeunes hommes issus de milieux sociaux diamétralement opposés.
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Biographie
Né en 1984 à Casablanca (Maroc), Kamal Lazraq intègre le département réalisation de La Fémis en 2008. Son film de fin d’études, Drari, tourné à Casablanca, remporte en 2011 le deuxième prix de la Cinéfondation du Festival de Cannes, ainsi que le Grand Prix du court métrage au Festival Entrevues de Belfort. En 2013, il réalise L’Homme au chien (Moul Lkelb), également tourné à Casablanca. Il travaille actuellement sur deux projets de longs métrages qui s’inscrivent dans des thématiques propres à la société marocaine.