La Cinémathèque de Tanger : un lieu unique
En 2007, la Cinémathèque de Tanger ouvre dans l’ancien cinéma populaire, Cinéma Rif, restauré à l’initiative d’un collectif d’artistes, en plein centre historique de la ville. Celle-ci est devenue, en 2014, une institution et un lieu unique en son genre en Afrique et un centre singulier et vivant dédié au 7ème art dans le monde arabe.
Par son accueil d’un public diversifié, attiré par une programmation offrant le meilleur des films d’Art et Essai nationaux et internationaux,
Par ses propositions originales de cycles thématiques et de films du patrimoine,
Par la collecte de films qui constituent son fonds d’archives, patrimoine immatériel inestimable,
Par son offre d’une politique de transmission du cinéma aux jeunes, de l’école élémentaire aux lycées,
Par la formation de formateurs proposée aux jeunes cinéastes, aux étudiants de cinéma, aux animateurs de ciné-club,
Par ses programmations Hors les Murs qui contribuent à sa notoriété et permettent la découverte dans le monde entier de films marocains de son fonds,
La Cinémathèque est devenu le lieu vivant du renouveau de la pratique culturelle du cinéma pour l’épanouissement de tous dans la rencontre d’un cinéma qui s’attache à valoriser les œuvres, qui sait divertir, enrichir et émanciper parce qu’il ouvre une fenêtre sur le monde.
Cette belle initiative de l’Institut du monde arabe permettra à son public de découvrir la production cinématographique contemporaine marocaine de l’année.
Grâce à l’invitation chaleureuse de l’Institut du monde arabe, nous proposons dans notre carte blanche, la découverte d’un autre pan de la création marocaine. Celle qui va de la beauté et de l’émotion des images d’archives à l’imagination innovante, l’humour et le dynamisme des jeunes artistes d’aujourd’hui.
Malika Chaghal
Déléguée Générale de la Cinémathèque de Tanger
Vidéos d’artiste de Omar Mahfoudi
La Cinémathèque de Tanger défend des œuvres qui trouvent rarement le chemin des salles de cinéma marocaines : le documentaire, le court métrage, la vidéo d’artiste. L’Institut du monde lui ayant laissé carte blanche, ce sont des vidéos d’artiste que la Cinémathèque a souhaité mettre à l’honneur dans ce cadre. Celles-ci témoignent, en effet, de la vitalité de la création au Maroc, rares et méconnues, mais précieuses en raison de leur souci constant de prendre à bras-le-corps l’histoire moderne et contemporaine du pays, d’en interroger le présent et les complexités.
Le travail de Omar Mahfoudi en est un excellent exemple. Jeune Tangérois, artiste peintre vidéaste, il livre avec une rare honnêteté sa vision des multiples paradoxes de la société contemporaine. Il appartient à cette génération d’artistes qui a su s’approprier une réelle liberté d’expression et de mouvement, laissant de côté les chemins prudents de l’autocensure.
Du film d’animation picturale en passant par la vidéo expérimentale, l’œuvre de Omar Mahfoudi témoigne de son éclectisme. Il considère l’art comme élément vital, utilisant la peinture comme langage, comme l’expression même du souffle. C’est ce même souffle qui irrigue son travail filmique. La même exigence, le même regard abrupt, sans complaisance. Des images qui touchent, décillent les yeux de celui qui regarde.
Films présentés :
Obama, 0’23
Turn, 0’55
The Last Temptation, 0’56
Roots, 1’03
The Book, 1’24
Kiss, 1’25
Death, 1’46
Cold Blood, 2’
Pasos, 2’08
Face, 2’18
Abstraction, 2’25
TV is a Angel, 8’
Navegantes, 9’28
Wind, 9’35