Ateliers pédagogiques des Journées de l’histoire de l'IMA 2023
Atelier 2 : Le monde arabe et la mer du XIXe siècle à nos jours
À destination des enseignants, une mise au point scientifique sur des sujets d’histoire et de géographie du monde arabe, ainsi que des outils pédagogiques facilitant la mise en œuvre des programmes sur lesquels s'appuient ces ateliers. Le présent programme a été élaboré dans le cadre des 9e Journées de l'Histoire de l'IMA (12-14 mai 2023) : « Paysages, climats et sociétés de l'Antiquité à nos jours ».
Atelier 2 : Le monde arabe et la mer du XIXe siècle à nos jours
- Intervenant scientifique : Caroline PIQUET, enseignante-chercheuse, spécialiste de l’histoire économique et sociale de la Méditerranée et du Moyen-Orient, auteure d’une thèse sur le Canal de Suez
À la croisée de trois espaces maritimes, l’Atlantique, la Méditerranée et l’océan Indien, le monde arabe est riche d’une histoire maritime séculaire. Au XIXe siècle, les échanges marchands se développent et la globalisation élargit les sphères du commerce de l’Europe vers l’Asie. Alors que le monde arabe affirme son identité face au monde ottoman, il devient aussi le cœur d’une espace maritime convoité dans un contexte d’expansion des empires et des conquêtes coloniales ; le danger vient alors de la mer, espace de la confrontation avec et entre les puissances européennes. Après les indépendances, la mer est enfin reconquise, bien que l’ordre sur ses routes maritimes demeure confié aux puissances étrangères, nord-américaines, européennes ou asiatiques. La mer s’affirme désormais comme l’espace où se jouent les enjeux de la puissance économique contemporaine du monde arabe. Le pétrole et la révolution des porte-conteneurs redéfinissent la position stratégique des ports, générant une nouvelle économie maritime insérée dans les lignes de flux de la mondialisation contemporaine.
- Intervenante pédagogique : Sihem BELLA, professeure au lycée Jean-Moulin à Roubaix (Académie de Lille), doctorante en histoire contemporaine à l’IRHiS (Université de Lille)
Ville portuaire sous domination ottomane avant 1830, Alger occupe rapidement, à partir de cette date, une place prépondérante au sein de l’empire colonial français. Bâtie en amphithéâtre sur la rive Sud de la Méditerranée, elle conserve une vocation maritime héritée de l’Antiquité. Le port de l’ancienne cité corsaire est réaménagé durant la période coloniale. Comme les nombreuses destructions, ces grands travaux contribuent à métamorphoser le paysage urbain. Arrivés par la mer en 1830, les Français quittent la ville massivement en 1962 quand le pays obtient son indépendance. Durant la période, les circulations s’intensifient à plusieurs échelles - avec la métropole, le Maghreb et voire le bassin méditerranéen. Les quais voient débarquer d’horizons variés des militaires, des colons, des marchands ou encore des touristes, toujours plus nombreux au fil de la période. Le quartier du port conserve une place centrale dans l’organisation spatiale de la ville, et accueille une société portuaire singulière. Lieu de travail et de sociabilité, il est l’objet d’un contrôle accru par les autorités coloniales.
De nombreuses sources accessibles aux élèves peuvent permettre d’étudier l’histoire du port d’Alger en situation coloniale et celle de l’ouverture de la ville sur la Méditerranée. Cette réflexion peut s’inscrire dans le cadre de plusieurs programmes de lycée, notamment en classe de Quatrième et de Première (professionnelle, technologique et générale).
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Mercredi 6 décembre : Atelier 1/3 - « L'eau au Proche-Orient, perspectives historiques et géographiques »
Mercredi 20 décembre : Atelier 3/3 - « Les premiers siècles de l'islam : de la tribu à l'Empire »