La création vivante du monde arabe et de ses diasporas est en pleine effervescence. Musique, danse, vidéo, performance, cinéma, mode… témoignent de la créativité d’une scène en prise avec le monde, et dont les pratiques s’entrecroisent. À travers concerts, installations, ateliers de danse, défilé, chorégraphies, conférences, night-clubbing, L’IMA fait son festival ! se veut être la plateforme vivante, participative et festive de ces créations pour l’essentiel inédites, empreintes de l’ample héritage des cultures du monde arabe.
À travers concerts, installations, ateliers de danse, défilé, chorégraphies, conférences, night-clubbing, L’IMA fait son festival ! se veut être la plateforme vivante, participative et festive de ces créations pour l’essentiel inédites, empreintes de l’ample héritage des cultures du monde arabe. Incarnée par des artistes confirmés ou émergents, toutes générations confondues, cette scène si singulière investira l’ensemble des espaces de l’Institut (ascenseurs compris !) le temps de la manifestation.
Pour cette 1re édition, « L’IMA fait son festival ! » met à l’honneur la création vivante issue du monde arabe et de ses diasporas. Et pour sa toute première édition, explore les liens indéfectibles d’une scène contemporaine en pleine ébullition avec un patrimoine culturel foisonnant, qui l’infuse et l’inspire pour fabriquer des formes nouvelles, en prise avec le monde d’aujourd’hui et de demain…
Fil rouge de cette 1re édition, la compagnie Kif-Kif Bledi – qui promeut, depuis sa création en 2017, une ouverture sur les danses issues des traditions d'Afrique du Nord et du Liban – déploiera happenings, défilé, table ronde, cours de danses… tout au long du festival.
Samedi 9 décembre à 11h et 15h
Danses Chaabi, Fazzani, Raï, Kabyle, Chaoui, Ahwach, Reggada, Aalaoui : avec les membres – et professeurs émérites – de la compagnie Kif-Kif Bledi, venez vous initier aux danses traditionnelles du Maroc, d’Algérie, de Tunisie. Pour les plus téméraires, l’atelier de 20h donnera lieu à une restitution en public à l’IMA dimanche 10 décembre !
Dominique Dalcan est sans conteste une figure centrale de la pop et de la musique électronique française est l’un des pionniers la French Touch. Ce natif de Beyrouth, lauréat des Victoires de la musique en 2018, construit depuis plus de trente ans une œuvre qui fait cohabiter instruments acoustiques et textures électroniques.
Il ouvre officiellement cette première édition de « L’IMA fait son festival ! » avec Last Night a Woman Saved My Life, un projet né de sa propre histoire : une installation audiovisuelle et un concert mené en collaboration avec plusieurs musiciennes et chanteuses du monde arabe, faisant cohabiter des instruments acoustiques du Proche-Orient avec les textures électroniques affirmées qui sont devenues sa marque de fabrique.
Mais ce n’est plus seulement son histoire dont il est question. En partant du plus profond de son intimité, Dominique Dalcan nous entraîne vers des sujets sociétaux très actuels tels que la perception du monde arabe, la place des femmes ici et là-bas, ou encore les injonctions que la société impose à certaines communautés.
Concert avec Meryem Aboulouafa, Rezvan Zahedi, Sulafa Elyas, Souad Massi et Yara Lapidus.
Last Night A Woman Saved My Life a d’abord été pensé à travers une installation hybride alliant son et vidéo : une création narrative autour de l’exil et de la domiciliation, qui côtoie le prisme sonore contemporain de Dominique Dalcan. Dans Last Night…, un dispositif audio diffuse des entretiens avec des femmes du Liban et des sons orientaux recueillis et contextualisés par l’artiste. Le public se trouve ainsi plongé au cœur de ce que Dominique Dalcan nomme son « folklore personnel ».
Une première version de ce dispositif a vu le jour dans le cadre d’une résidence au Centquatre-Paris (festival Les Singuliers) en 2020.
Réalisé et dirigé par le compositeur et musicien Khalil Epi, le projet « Aïchoucha » fusionne musique électronique et vidéos filmées lors d'un voyage à travers la Tunisie. Son objectif : explorer et mettre en lumière les différentes facettes de la musique traditionnelle et populaire tunisienne, encore bien vivante aujourd'hui, du malouf aux chants de la confrérie Issaouiya et des Tbal de Kerkennah aux chants da la tayfa Ghbonton de Médnine, en passant par les chants rakrouki du mont Sammema.
Le spectacle est conçu comme une performance scénique au cours de laquelle Khalil Epi interagit et accompagne en direct les sons et musiques du film, projeté en panoramique à 270° sur trois écrans. Produit d'un travail de collecte effectué dans toute la Tunisie, le film propose une cartographie générale, bien que non exhaustive, des formes musicales des différents territoires tunisiens.
Khalil Epi, accompagné de ses machines et de son synthétiseur, harmonise et électrifie les images filmées, faisant danser la musique au rythme des images. Cette expérience singulière alliant performance live, son et image, transporte les spectateurs dans un voyage musical qui célèbre la richesse et la diversité de la culture musicale de la Tunisie.
Il sera exceptionnellement rejoint sur scène par Ons Boussi, qui pratique les chants a capella des femmes de la région de Siliana. Cette forme musicale, très répandue dans le nord et le centre-ouest de la Tunisie et appelée mluliya ou mlalya, exprime en un ou deux vers les émotions les plus personnelles de la chanteuse, célébrant l'amour filial, les valeurs familiales et la douleur de l'exil pour ceux qui quittent le pays.
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L’ensemble Chakâm, du nom d’une ancienne forme poétique, a été formé en 2014 par Sogol Mirzaei, initialement pour célébrer la tradition musicale persane. Aujourd’hui, cette formation mêle l’éclat du târ de Sogol Mirzaei (Iran) au qanoun soyeux de Christine Zayed (Palestine), portés par la profonde viole de gambe de Marie-Suzanne de Loye (France).
Les trois musiciennes dévoilent un langage où les cordes dialoguent, s’affrontent et se retrouvent dans un souffle puissant, lorsque le chant, en quelques occasions, s’élève. Bâties selon les codes du radif et du maqâm où d’intenses passages rythmiques répondent aux tirades mélodieuses, les performances de Chakâm donnent entendre d’authentiques compositions et improvisations.
Chakâm, c’est enfin un univers à la croisée des parcours : nostalgie des terres quittées trop tôt, déracinement et idéalisation d’un ailleurs qui s’efface au fil du temps, mais aussi vitalité incessante de l’expérience, de la découverte et du renouveau.
Chorégraphie : Ahmed Ben Abid / Interprétation : Ahmed Ben Abid, Zied Sellimi / Composition musicale : Saif Abid (Steve Abidov) / Regard extérieur : Houria Abdelkafi, Houcem Bouakroucha / Coproduction : Association Al Badil, Oxfam Novib / Remerciements : Journées Chorégraphique de Carthage, Centre Chorégraphique Tunisien, Masarouna, Belhassen Empire
Ahmed Ben Abid aborde la danse à 17 ans avec la pratique du hip-hop. Sous le pseudonyme de Bboy, danseur de la compagnie du Sybel Ballet Théâtre, il collabore avec de nombreux chorégraphes parmi lesquels le Belge Pedro Pauwels, le Japonais Norio Yoshida ou le Tunisien Hamdi Dridi.
Avec Unwell, Ahmed Ben Abid devient pour la première fois chorégraphe à part entière. Sa pièce relate la rencontre de deux personnages dans un espace vide, un no man’s land aux contours flous ; une lumière blanchâtre les isole, soulignant leur solitude. Chacun porte son identité, son monde intérieur, sa gestuelle et son vocabulaire, hanté par de multiples interrogations sur sa place dans la société tunisienne actuelle à laquelle il a peine à s’identifier. Leurs deux visions se rapprochent parfois, se font complémentaires, mais les situations qui se présentent à eux viennent contrarier cette connivence.
Photographie d’une société tunisienne en mutation, le travail d’Ahmed Ben Abid retranscrit une certaine couleur des états d’âme et des sentiments de son peuple, pour en transmettre l’histoire et les émotions. En partenariat avec Archipel
Conception et mise en scène : Selim Ben Safia / Chorégraphie : Selim Ben Safia et Marwen Errouine / Interprétation : Mariem Bouajaja, Mohamed Cheniti, Anissa Daoud, Feteh Khiari, Houda Riahi / Création musicale : Hazem Berrabah / Coproduction CCN de Nantes, CCN de Belfort, Théâtre Hector Charland, Québec, ministère tunisien de la Culture, Culture Ressources / El Mawred, Liban
Chorégraphe et danseur franco-tunisien, Selim Ben Safia s’est formé à la danse hip-hop au Sybel Ballet Théâtre de Tunis. C’est là qu’il se familiarise avec le prolongement des enchaînements en développements de phrases gestuelles, avec l’occupation de l’espace et sa dynamique. Moment décisif car il focalisera ensuite sa recherche chorégraphique sur la difficulté de créer, sur le rôle de l’art dans les sociétés arabo-musulmanes, sur les pressions sociales subies par les danseurs et sur leur avenir post-Printemps arabes.
Dans El Botinière, du nom d’un cabaret mythique de Tunis, Ben Safia dévoile une certaine schizophrénie du monde arabe en convoquant le cabaret, cet espace sacré de la luxure où errent celles et ceux qui ne peuvent se montrer au grand jour. Dans un décor sobre, sur une trame sonore où se côtoient musique populaire et électro-orientale, soufi et profane – comme se côtoient, au cabaret, la décence et la débauche —, six danseurs se meuvent dans des scènes théâtrales éprises de transe, de sensualité, de pudeur, explorant la tradition spécifiquement arabe du cabaret au Maghreb. Eux-mêmes issus du monde arabe et héritiers de cette tradition, ils en incarnent les différentes facettes.
Avec KasbaH, BaB, Aziz Konkrite, Wael Alkak et DJ Ritu
« Musique de Fête » est un projet créé par l’équipe de Nowadays Records et KasBaH, avec pour objectif de réunir la scène électro du Maghreb et du Moyen-Orient. À l’occasion du festival de l’IMA, KasbaH est à la manœuvre et investit la salle des colonnes pour une nuit enflammée ponctuée par des happenings de Kif-Kif Bledi, un défilé de mode-performance de Haroun Ghanmi et des invités surprises !
Pour clore le festival en fanfare, Kif-Kif Bledi prend possession des espaces de l’IMA : défilé donnant à voir le savor-faire couturier d'une tradition amazighe réinterprétée, happenings, Moussem 2.0, restitution des ateliers de danse se déploient dès 14h depuis la salle du Haut-Conseil jusqu’à celles du Musée, en passant par les ascenseurs…
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