J'aime que les architectures soient intelligentes et caractérisées. Je les aime comme signe révélateur des savoir-faire, des préoccupations esthétiques et pratiques. Je les juge comme témoins de consensus économiques et culturels. Jean Nouvel
Symbole architectural moderne du dialogue entre la culture occidentale et le monde arabe, édifié sur les bords de Seine, l'Institut du monde arabe est inauguré au public en décembre 1987. Ce bâtiment a été conçu et réalisé par une équipe d’architectes constituée de Jean Nouvel, Architecture Studio ( Martin Robain, Rodo Tisnado, Jean-François Bonne, Jean-François Galmiche), Gilbert Lèzenes et Pierre Soria.
Intégré dans l'urbanisme parisien, il prolonge l'ensemble des bâtiments de l'université de Jussieu, tout en marquant sa différence grâce à sa façade à moucharabiehs.
L’Institut du monde arabe est, par sa qualité architecturale et la richesse de ses intérieurs, un des monuments les plus prestigieux de Paris. Sa construction a été financée conjointement par les États arabes et la France dès 1980. Situé entre l’université de Jussieu et les bords de Seine, l’IMA a été édifié sur le terrain, riche en histoire, où se trouvaient jadis la porte Saint-Bernard, l’abbaye Saint-Victor et la halle aux vins. À quelques encablures de la bibliothèque François Mitterrand, l’établissement est au cœur du Quartier latin.
Face à l’Île Saint-Louis, offrant l’une des plus belles vues sur Paris et la cathédrale Notre-Dame, le bâtiment dévoile ses courbes de verre et d’acier le long de la Seine et sa rigoureuse géométrie (côté façade Sud) devant l’Université de Jussieu. L’architecture du bâtiment associe ouverture et intériorité, rigueur des analyses formelles et diversité des façades. Il fait jouer, au-dedans comme au-dehors, la luminosité des matériaux dans la monochromie des gris.
IMA / Fessy
Blanche, grise, lisse, l’architecture intérieure explicite, par le jeu de ses transparences, le concept même du projet. Elle s’ordonne autour de symboles éclairant les fonctions majeures de l’IMA ainsi :
Interface avec le Paris historique, la façade Nord est un mur-rideau d’aluminium et de verre. Son rythme horizontal évoque les lits de pierre des immeubles anciens dont les reflets donnent l’impression, grâce à un traitement sérigraphique, d’être imprimés dans le verre de la partie haute de cette façade.
En juin 2014, l’artiste franco-tunisien eL seeD a peint une fresque monumentale sur une partie de cette façade.
Reproduisant des motifs traditionnels de la géométrie arabe, la façade Sud est composée de 240 moucharabiehs. Industriel et décoratif, écran plutôt que mur, le moucharabieh a la délicatesse d’un mécanisme d’horlogerie et la sophistication d’une mosaïque. Une cellule photo-électrique permet un dosage de la lumière en fonction de l’ensoleillement.
En 2017, l’architecte Daniel Vaniche de DVVD a assuré la restauration des moucharabiehs de l’IMA.
Au 9e et dernier étage de l’IMA, la terrasse offre une vue panoramique remarquable sur les principaux monuments de Paris avec, au premier plan, le chevet de Notre-Dame entouré des bras de la Seine.
Au même niveau, la salle du Haut-Conseil aux murs transparents, avec son « fumoir ». Immense anneau, attenant au lieu, il est le seul endroit de l'édifice où la transparence est quasi absolue. Pièce d'apparat, faisant charnière entre ciel et terre et invitant au voyage. « À partir d'un simple parallélépipède, dit Jean Nouvel, on peut véhiculer des sensations très différentes. » Le bâtiment s'efface pour montrer Paris, la vue étant là encore, réellement panoramique. Vitré à l'est, le fumoir regarde vers la grandiose simplicité de la salle du Haut-Conseil. À l'ouest, Notre-Dame et la rive gauche de la Seine. Au nord, la rive droite et, plus proche, la pointe de la terrasse qui couvre l'autre aile du bâtiment. Côté sud, le mur ajouré de diaphragmes, jette dans ce lieu le luxe d'un tapis d'étoiles.
Initialement, cet espace était réservé aux réunions annuelles des représentants des pays arabes pour analyser les activités de l'année et projeter l'année suivante. Aujourd'hui ce lieu accueille différentes manifestations et se loue également pour des événements privés.
Les espaces de la bibliothèque sont répartis sur trois niveaux reliés entre eux par la Tour des livres, une spirale qui nous fait découvrir en un long panoramique la silhouette de la ville, le passage de la seine, le chevet de notre dame, la percée du boulevard Saint-Germain.
Elle surgit du sol dans un écrin de verre et s’achève par un salon panoramique orienté sur Notre-Dame prolongeant la pièce la plus spectaculaire de l’IMA, la salle du Haut Conseil.
Comme un élément d'appel, cette rampe ascensionnelle de la « Tour des livres » évoque le célèbre minaret de la mosquée de Samarra. Mais, comme toutes les autres images issues de la culture arabe utilisées par Jean Nouvel, ce minaret a été volontairement transfiguré en un signe abstrait.
Après trois années de travaux, la bibliothèque de l'Institut du monde arabe a rouvert ses portes le 1er avril 2017 avec des espaces entièrement rénovés. On y accède dorénavant par le niveau 1.
Le réaménagement des collections s'articule autour de deux espaces distincts, en fonction des usages :
Sous le parvis, une forêt de colonnes dont on ne voit pas les limites conduit à l’auditorium,
la répétition suscitant la sensation de l’infini. C'est un espace totalement abstrait, elle évoque, par son immensité, le temple de Louxor et surtout la mosquée de Cordoue, emblème de l’architecture du monde arabo-musulman.
C'est aussi un espace où on lit le mieux la géométrie implacable qui régit tout le bâtiment. L’exactitude et la précision des lignes, la rigueur et la répétition donnent à ce « sous-sol » toute sa force architecturale.
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