Une exposition en débat : « Biskra, sortilèges d’une oasis »
Cette journée d'études autour de l'exposition Biskra, sortilèges d'une oasis, se tiendra à l'Hôtel Lully (45, rue des Petits Champs 75001 Paris).
Cette journée d’études, pensée en regard de l’exposition « Biskra, sortilèges d’une oasis » actuellement présentée à l’IMA, propose de questionner la manière dont le medium exposition parvient à faire face aux enjeux théoriques, historiques et critiques qui sous-tendent les problématiques coloniale, postcoloniale et décoloniale. Comment présenter un territoire tel que Biskra dans un espace muséal français encore largement tributaire d’un imaginaire colonial ? Les œuvres, objets et documents d’archives sélectionnés se doivent d’être soumis à plusieurs prismes afin de démêler et déconstruire, grâce à l’analyse, les visions orientalistes, coloniales et postcoloniales, esthétiques et politiques. Seront ainsi questionnées la multiplicité des objets mis en exposition et leur situation dans des dispositifs de médiation, leur valeur en tant que sources historiques et anthropologiques, leur pouvoir en tant que matrice d’une autre mise en histoire, celle d’une Algérie nationaliste. Cette démarche scientifique vient faire écho à des enjeux politiques et épistémologiques très actuels qu’il conviendra de resituer.
Ouverte sur un dialogue interdisciplinaire, cette journée d’études s’attachera à l’analyse de la pluralité des grilles de lecture applicables aux expositions récentes d’objets liés à la période coloniale. On y abordera la manière dont l’imaginaire collectif, les mémoires et histoires mêlées entrent en relation et appellent une nécessaire (re)contextualisation des objets réinvestis par des approches critiques et des outils théoriques renouvelés.
Pensée en deux temps, cette journée s’articulera d’abord autour d’études de cas liées à l’exposition de l’IMA et des thématiques qui y sont abordées, puis elle sera l’occasion d’interroger plus largement l’écriture de l’histoire coloniale et postcoloniale par l’exposition. La journée sera dirigée par le groupe des neuf boursiers du Centre allemand d’histoire de l’art, qui animeront les discussions.