
Photographier le patrimoine du Liban, 1864-1970
Clichés méconnus de la Bibliothèque Orientale de Beyrouth
Le musée de l’IMA renouvelle l’accrochage photographique à l’entrée de son parcours (niveau 7) : parallèlement à l’exposition « Trésors sauvés de Gaza. 5000 ans d'histoire », il propose une riche sélection de photographies anciennes, issues du fonds de la Bibliothèque orientale de l’Université Saint-Joseph à Beyrouth, consacrées aux sites et monuments du Liban – grandement mis en péril par les bombardements de l’armée israélienne – et pour la première fois montrées en France.
En complément, le musée expose pour la première fois Li Bayrut, un grand bronze de Chaouki Choukini réalisé au lendemain de l’explosion dans le port de Beyrouth.
L’Université Saint-Joseph (USJ) est fondée en 1875 et la Faculté Orientale, au sein de l’université, l’est en 1902. La faculté a donné un cadre institutionnel aux jésuites de Beyrouth qui se sont précocement intéressés à l’archéologie du Liban et des pays limitrophes. Si leur formation théologique et classique les prédisposait à l’étude de l’antiquité gréco-romaine ainsi que des langues et des religions anciennes, ces savants ont aussi été pionniers dans la recherche préhistorique au Liban.
Afin d’illustrer les cours qu’ils donnaient et les articles qu’ils publiaient dans les Mélanges de la Faculté Orientale à partir de 1906, devenus en 1929 les Mélangesde l’USJ, ces savants ont sillonné les sites du Liban, réunissant une vaste documentation de plusieurs dizaines de milliers de clichés, complémentée par des acquisitions d’époque et d’autres plus récentes. Ces clichés sont actuellement en cours de numérisation et d’indexation, avec le soutien de la Fondation Boghossian, de l’Institut national du patrimoine et des archives nationales de France.
L’exposition consiste en une installation d’images de différents formats. Elle convie les visiteurs à explorer une douzaine de sites – Byblos, Baalbek, Tyr, Saida… - et de régions – le Hermel, la Beqaa, le Chouf, le Metn, le Kesrouan … - à travers des photographies de paysages, de monuments mais également des scènes de la vie sociale et économique.

Chaouki Choukini, Li Bayrut, 2020.
Li Bayrut (Pour Beyrouth)
À la suite des explosions du port de Beyrouth, le 4 août 2020, Chaouki Choukini avait répondu à l'appel du donateur et collectionneur Claude Lemand à créer une œuvre. L'artiste l'avait appelée Li Bayrout (Pour Beyrouth), reprenant le titre d'une chanson de Fayrouz. Cette sculpture est exposée pour la première fois à l’IMA, en hommage à la créativité des artistes du Liban et de sa diaspora, et au pouvoir de résistance de l'œuvre d'art. - Sculpture en bronze, 153 x 65 x 30 cm.
COMMISSARIAT
Joseph Rustom, directeur de la Bibliothèque Orientale, architecte du patrimoine, professeur associé en histoire urbaine à l'Université Saint-Joseph
Gassia Artin, archéologue, chercheuse associée Archéorient, université Lyon 2, directrice du bureau de l’Université Saint-Joseph à Paris