27/5/2015, 20h : le Weather Paris Festival a démarré en grande pompe à l’Institut du monde arabe hier soir ; une date off qui a invité un public –venu en grand nombre–, à regarder l’œuvre cinématographique de Jacqueline Caux « Man from tomorrow » (40’, 2014) confortablement installé, les pieds bien ancrés dans le sol. Elle nous a offert un documentaire atypique, un voyage introspectif au cœur du système « Jeff Mills », son acolyte américain que l’on ne présente plus, le visionnaire amoureux de cinéma, de musique techno et de formes géométriques qui est originaire de Detroit, Michigan. Ce dernier s’est volontiers prêté au jeu « d’acteur », en noir et blanc et sans paroles à l’image des films expressionnistes de la République de Weimar des années 1920. Les couleurs se sont vite entremêlées aux zones contrastées et les mots de Jeff Mills se sont posés un peu plus tard sur la bande-son qu’il a lui-même pensée, histoire de nous permettre –je crois– une immersion totale dans ses pensées et la façon dont il perçoit le monde, sans entraves et explications, depuis ses débuts sur la scène musicale de Detroit et Chicago. La révolution et la résistance se font ressentir.
L’histoire nous plonge dans les strates de son subconscient, différents panneaux futuristes sont proposés. C’est très étrange ; Jacqueline Caux nous plonge dans un état de semi-conscience dès les premières minutes, un ruban noir se glissant tout doucement sur la silhouette de Jeff Mills sur fond blanc qui scintille frénétiquement. Le gros plan sur son œil ouvert qui se ferme annonce le début d’une forme de séance d’hypnose ericksonienne arty... La musique du documentaire suit un élan méditatif et transite vers des tonalités plus dures et saccadées dans les dernières minutes pour révéler les effets positifs du mouvement entrepris par Jeff Mills depuis la fin des années 1980 et réveiller les consciences de ses contemporains évoluant dans les années 2010. Jacqueline Caux a vraisemblablement été influencée par le Detroit et ses environs des années 1950 et 1960, le berceau mouvementé du futuriste qui se réfugiait dans les films de science-fiction et les bandes-dessinées, très marqués par le monde de l’espace, pour s’évader d’un quotidien sombre et d’un avenir terrestre incertain.
Par ailleurs, l’auditorium de l’IMA était un lieu idéal pour cette projection hors normes… Jeff Mills a récemment réalisé un film au Louvre pour un spectacle chorégraphié autour de l’Egypte ancienne et le président de l’IMA Jack Lang est un fervent défenseur de la musique techno. A noter : Detroit est la ville regroupant la plus large communauté arabo-musulmane des Etats-Unis ! Cette soirée s’imposait donc à l’IMA. Suite à la dématérialisation de nos êtres singuliers, Jeff Mills et Jacqueline Caux sont montés sur scène le temps d’échanger quelques mots avec le public.
21h30 : place aux festivités ! Le set du collectif Sergie Razza était retransmis en direct dans le monde entier depuis la salle du Haut Conseil de l’IMA ; le sol tremblait sous nos pieds. Et Pepe Bradock l’a succédé pour le plaisir de tous. Encore une soirée réussie, sous le signe de la fusion techno et house music accompagnée de timbres orientaux…
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