S'inscrivant dans les manifestations du 50e anniversaire de la mort de Jean Sénac (1926-1973), l’IMA propose d’explorer les métamorphoses intellectuelles, politiques et personnelles qui ont participé à l’émancipation du poète. À travers trois tables rondes, les intervenants aborderont les différentes facettes de sa personnalité et de son engagement pour le monde arabe.
Avec Gilles Gauthier, Naget Khadda et Guy Dugas (1re table ronde), René de Ceccatty, Kaï Krienke et Naïma Beldjoudi (2e table ronde), Eric Sarner, Hocine Tandjaoui et Guy Dugas (3e table ronde).
Ces rencontres montreront en effet comment il est possible pour un jeune homme d’extraction populaire, issu d’un milieu englué dans ses croyances et ses contradictions, de dépasser sa condition ; pour un poète pétri de formation classique d’initier une écriture post-moderne au sein d’un milieu intellectuel conservateur ; pour un chrétien aussi fervent, enfin, de vivre aussi ouvertement son homosexualité.
Elles dévoileront sans aucun doute un Sénac libéré, novateur – de ce fait susceptible de rayonner bien au-delà de l’axe franco-algérien autour duquel on l’a jusqu’à présent cantonné.
Avec :
Avec :
Avec :
« Et je suis ici, immobile, complice et lâche. J’ai honte, honte… Partir pour l’Aurès ! Écrire ? Mourir ? Tuer ? Aller au Caire ? Témoigner à Alger ? Agir à Paris ? Que l’Homme en moi se fasse pour ma Patrie algérienne ! […] Que faire ? Et comment donner aux Algériens arabes qui nous rejettent en bloc (dans 99 % des cas) la preuve que nous nous sentons Algériens, leurs égaux ? Seule la mort… – des sacrifices vrais peut-être… Écrire, mais quoi ? Je suis entre deux feux, deux vérités, l’une à dire, l’autre à taire. Et c’est bien la seule vérité qu’il faut. »Depuis son assassinat le 30 août 1973, Jean Sénac n’a cessé d’imposer sa voix de poète visionnaire, qui a payé de sa vie le courage de ses positions et sa volonté de vérité. Il avait choisi le parti des indépendantistes, dans une Algérie où, tel Camus qui était son ami, il était né. Après la publication de ses œuvres poétiques complètes et de sa biographie par Bernard Mazo, la découverte de ses carnets secrets, qui fourmillent de notations intimes et d’interrogations politiques, de poèmes et de réflexions sur la création artistique et sur la société, sur l’amour, l’homosexualité et l’amitié, donne de cette personnalité hors du commun une image bouleversante qui le rapproche de ses frères en poésie Constantin Cavafis, Pier Paolo Pasolini, Federico García Lorca, René Char. De Jean Sénac (1926-1973) le Seuil a publié la biographie par Bernard Mazo et des poèmes, Pour une terre possible, dans la collection « Points Poésie ». Guy Dugas, responsable des Archives Sénac, assure l’édition de ces carnets retrouvés.
Pour recevoir toute l'actualité de l'Institut du monde arabe sur les sujets qui vous intéressent
Je m'inscris