Maya Youssef a sillonné le monde avec son kanoun. Elle a développé un style propre, en soliste et en quatuor. Accompagnée de Elizabeth Nott aux percussions, de Basel Saleh à l’oud et de Barnabas Morse-Brown au violoncelle, ce premier concert en France est à son image : généreux, partageur, humaniste. Une révélation.
Elève en cours de violon au Conservatoire national de Damas, la jeune Damascène Maya Youssef entend un jour à la radio, dans un taxi, un solo de kanoun. « C’est de cet instrument que je jouerai ! », s’écrit-elle. Et le chauffeur de taxi de se moquer gentiment d’elle : le kanoun est un instrument réservé aux hommes, voyons !
Maya Youssef, qui est née dans une famille d'intellectuels et de lettrés, reçoit le soutien des siens pour donner corps à son rêve. Elle se forme l’oreille aux traditions musicales arabes mais aussi turques, arméniennes et azéri, là où le jeu du kanoun est beaucoup pratiqué. Elle est également bercée par bien d’autres musiques, du classique au jazz en passant par celle des moines tibétains. Un large spectre qui lui permettra de composer son propre style, qu’elle développe en soliste ou en quatuor avec Sebastian Flaig (percussions indiennes), Barney Morse-Brown (violoncelle) et Attab Haddab (oud). Avec eux, elle sort son premier album, Syrian Dreams, dont elle dit : « C'est un voyage intérieur, traversant six ans de guerre. Il est le reflet de mes souvenirs et de mes sentiments. Jouer de la musique est un acte d’espérance et d’affirmation de la vie face à la mort. C’est un remède et un antidote à tout ce qui se passe dans le monde, pas seulement en Syrie. J’aime penser que grâce à ma musique, les gens se retrouvent pour coexister en paix. »
Maya Youssef a sillonné le monde avec son kanoun. Elle est diffusée sur les ondes de la BBC, enseigne le kanoun et dirige un ensemble musical à la célèbre université School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres.
Pour recevoir toute l'actualité de l'Institut du monde arabe sur les sujets qui vous intéressent
Je m'inscris