Au nombre croissant de pertes humaines, de blessés et de disparus, s’ajoute la destruction des infrastructures, des habitations et des sites emblématiques de la bande de Gaza. Mosquées, églises, musées, bibliothèques, archives nationales et sites archéologiques : le patrimoine gazaoui est menacé de disparition.
À Gaza, comme dans d’autres zones de guerre, qu’implique la disparition d’un patrimoine pour un peuple ? Au-delà des destructions matérielles, quelles répercussions sur la mémoire et l’identité d’une société ? Quels sont les enjeux de la protection du patrimoine en danger en temps de guerre ? La destruction d’un patrimoine constitue-t-elle une stratégie de guerre à part entière ?
Avec :
- René Elter, archéologue, chercheur associé à l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. Depuis 2002, il dirige, à Tell Umm el-‘Amr (Bande de Gaza) la fouille et les travaux de préservation et de mise en valeur des vestiges du monastère de Saint Hilarion. A partir de 2018, il développe et coordonne dans la Bande de Gaza, pour le compte de l’ONG PUI, le programme « Intiqal » (transmission), qui offre aux étudiants la possibilité de se former et de devenir une force positive qui s’appuie sur l’archéologie préventive et de sauvetage, la protection du patrimoine et le développement socio-économique. Auteur de plusieurs articles scientifiques, il a dirigé l’édition de l’ouvrage : Patrimoine en Palestine – Enjeux et obstacles de sa mise en valeur, sortie en 2013 aux Editions Riveneuves.
- Élias Sanbar, écrivain, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, président du conseil d’administration du Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine. Né en 1947, Elias Sanbar vit en France depuis 1969. Historien, chercheur à l’Institut des études palestiniennes à Beyrouth, il est aussi le traducteur du poète Mahmoud Darwich. Il a notamment traduit les recueils La terre nous est étroite et autres poèmes (Gallimard, 2000), Ne t’excuse pas (Actes Sud, 2006) et Mahmoud Darwich, Anthologie poétique (1992-2005), édition bilingue (Actes Sud, 2009).
- Elke Selter, directrice des programmes à ALIPH - l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit - basée à Genève. Avant de rejoindre ALIPH, elle a travaillé comme coordinatrice des urgences à l’Institut royal belge du Patrimoine artistique (IRPA) et a passé de nombreuses années à travailler sur le patrimoine dans les situations d'urgence avec l'UNESCO, le PNUD et le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS). Elle est titulaire d'un doctorat en politique et études internationales de la School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres et a mené des recherches sur l'engagement post-conflit de la communauté internationale en matière de patrimoine et sur le retour des collections patrimoniales. Elke Selter a brièvement travaillé avec l'UNESCO en Palestine et gère actuellement les projets d'ALIPH en Palestine, y compris ceux concernant la préparation des interventions à Gaza.
Rencontre modérée par Benjamin Barthe, journaliste, spécialiste du Proche-Orient, chef adjoint du service international du quotidien le Monde. Benjamin Barthe a été le correspondant Moyen-Orient de ce journal, à Beyrouth, entre 2014 et 2021. Il a reçu le prix Albert Londres en 2008 pour une série d'articles sur la bande de Gaza. Il est l'auteur de Palestine, une nation en morceaux (Editions du Cygne, 2009) et de Ramallah Dream (La Découverte, 2011).