Léon Bonnaffé et Malvina Morisseau liront des extraits du "Dernier Voyage de Sindbad" d’Erri de Luca, dans les espaces de l'exposition "Aventuriers des mers, de Sindbad à Marco Polo".
J’ai emprunté un marin aux Mille et Une Nuits pour le faire naviguer sur Notre Mer avec le chargement de la plus rentable des marchandises de contrebande : le corps humain. Il n’a pas besoin d’emballage, il s’entasse tout seul, son transport est payé d’avance et pas à la livraison. Erri de Luca
« J’ai écrit ce Sindbad en 2002. Les poissons de la Méditerranée se nourrissaient déjà de naufragés depuis cinq ans. Cela se passait à Pâques en 1997. Sur l’Adriatique, un navire de guerre italien essayait de bloquer la route d’un gros bateau albanais en éperonnant sa coque. Il coula à pic immédiatement et plus de quatre-vingts Albanais périrent. Le bateau s’appelait Kater I Rades et son naufrage inaugurait l’infamie. […] Ici, Sindbad en est à son dernier voyage. Il transporte des passagers de la malchance vers nos côtes fermées par des barbelés. »
Connu pour son engagement politique et humanitaire, le romancier, poète et dramaturge napolitain Erri de Luca a notamment reçu le prix Femina en 2002 et, en 2013, le prix Ulysse, couronnant l’ensemble de son œuvre.
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