Il y a presque dix ans, dans son nº72, « Qantara », le magazine de l'Institut du monde arabe, évoquait un relevé photographique singulier : celui des rues, ruelles et impasses de la Casbah d’Alger, réalisé en 1959-1960 par deux jeunes appelés parisiens, Alain Gédovius et Yves Robertet d’Alluye. Fruit de cet inventaire exceptionnel, un beau livre va enfin voir le jour aux éditions Imanta. Son titre : « La Casbah d'Alger 1960. L'esprit d'une ville. »
C’est un capital inestimable du point de vue patrimonial, et pour l’Algérie et pour la France quand on sait qu’aujourd’hui un tiers des maisons de la Casbah n’existent plus, alors que sur nos photos elles sont pleines de charme. Alain Gedovius
La Casbah d'Alger 1960, c’est l’histoire de deux appelés en Algérie, Yves Robertet et Alain Gedovius, affectés au Service Cinéma des Armées. Deux parisiens qui ont photographié la Casbah d’Alger, de jour et de nuit, pendant presque deux ans. « Entreprenant, comme l'écrivait l'architecte et sociologue Djaffar Lesbet dans Qantara nº72, un relevé photographique quasi systématique des rues, ruelles et impasses de la Casbah d’Alger, réalisant un état des lieux du premier noyau urbain de la capitale algérienne à la veille de l’Indépendance ».
Or, continuait Lesbet, « Ces photographies [quelque 900 négatifs et 300 tirages] apparaissent aujourd’hui, un demi-siècle après la libération du pays, comme des documents historiques et architecturaux d’une valeur exceptionnelle. Elles permettent d’apprécier l’un des plus importants noyaux urbains algériens, classé sur la liste du patrimoine universel depuis 1992. »
« Nous avons toujours pensé, Yves et moi, qu’il ne fallait pas garder par plaisir égoïste cet inventaire photographique, écrit Alain Gedovius. Mais au contraire en faire profiter tous ceux qui n’ont pas eu la chance de connaître cette ville en un temps troublé, le temps où les Algériens luttaient pour l’indépendance si chèrement acquise. » Et encore : « Nous n'avons pas voulu montrer la guerre, qui n'était pas le sujet du livre. Nous nous sommes attachés à la vie de tous les jours pour tenter de brosser un portrait objectif de cette cité millénaire. »
C'est ainsi que les deux amis cherchent de loin en loin un éditeur – en vain. Et puis le temps passe. Des expositions sont organisées (près d'une quinzaine, dont la première en 2006 au Palais des Raïs à Alger). Et après la disparition d'Yves Robertet, en 2008, Alain Gedovius reste seul gardien du trésor. Près de soixante ans après la réalisation de ce reportage hors du commun, grâce à ses efforts et à une opération de financement participatif, un beau livre va enfin voir le jour.
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