Une grande soirée autour de Jean Genet, à l’occasion de la parution à la Librairie des Colonnes éditions (Tanger) de la traduction en arabe de Quatre heures à Chatila et de Jean Genet, l’échappée belle (Gallimard / MuCEM).
En septembre 1982, l’armée israélienne encadre un terrifiant massacre dans les camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth-Ouest. Il durera trois jours, deux nuits, et Jean Genet sera un des premiers Européens sur les lieux. Au sortir du camp, il écrit Quatre Heures à Chatila, récit de son parcours au milieu des cadavres noircis, des maisons éventrées, mais aussi de ses souvenirs des six mois qu’il a passés dix ans plus tôt en Jordanie avec les feddayin. À l’effroyable, à la mort, s’y mêlent l’amour qu’il porte au peuple palestinien et l’exaltation de la beauté révolutionnaire. Ce texte inclassable, littéraire autant que politique, marque le retour à l’écriture d’un auteur jusque-là affaibli par la maladie, et annonce sa prochaine œuvre majeure, Un captif amoureux.
La présente édition, en français et en arabe, est suivie d’un entretien réalisé en 1991 avec Leila Shahid. Également présente à Beyrouth en 1982, elle témoigne des liens qui l’ont unie à Genet, des tragédies qu’ils ont traversés ensemble, du combat toujours vivace des Palestiniens et de celui de l’écrivain.
Deux séquences viendront ponctuer la soirée : une projection de Jean Genet parle d’Angela Davis (1970) et une lecture, en arabe et en français, d’extraits de Quatre heures à Chatila.
Animé par : Simon-Pierre Hamelin, écrivain et éditeur, directeur de la Librairie des Colonnes à Tanger et la maison d’édition du même nom, fondateur en 2006 la revue littéraire Nejma.
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