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Les chants de la mer

  • 15 June 2006
Les chants de la mer
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Au Koweït et chez certains de ses voisins immédiats, même si la pêche de perles, tradition millénaire, n’est plus qu’un lointain souvenir – les années 1930 ont été marquées par le recentrage sur la production de perles de culture et l’exploitation de l’or noir –, les chants de la mer n’en continuent pas moins de retentir. Ils sont répartis en deux styles, l’un dit « de travail » et l’autre qualifié de « divertissement », car pratiqué hors de la saison de la pêche, et conjuguent les talents d’un soliste, le nahhâm (du terme , signifiant appel ou cri), souvent un marin professionnel, et d’un choeur vocal de pêcheurs. Ces derniers, tout en vaquant à leurs occupations, soutiennent, comme dans le gospel, la voix du nahhâm avec un bourdon de gorge grave à l’extrême.
Parallèlement aux prouesses vocales que le genre exige, les percussions et les claquements frénétiques des mains prennent une part importante lors des représentations publiques ou à l’intérieur des diwâniya (maisons communautaires). Cette prédominance rythmique est souligné par le nombre impressionnant d’instruments mis au service de la mélodie : on ne recense pas moins de deux tablas, une bonne dizaine de târ (grands tambours sur cadre), cinq mirwâs (petits tambours cylindriques), quelques yihâl (jarres à eau en usage dans les campagnes) et une paire de tûs (cymbales).
Si ce répertoire est toujours au programme de diverses cérémonies, fêtes privées et officielles ou séquences télévisées au royaume du Koweït, nous le devons au grand créateur que fut Hamad Muhammad bin Hussein. Aidé par ses frères (dont l’aîné Ibrahim est considéré comme un des meilleurs poètes dans le genre ‘arda) et par ses fils, il a apporté une contribution déterminante au développement de la tradition populaire. Depuis sa disparition, le 20 mars 1993, la troupe qui porte son nom, fondée dans les années 1940, continue de diffuser, à travers le monde, le répertoire enrichi par le maître.

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