Rencontres & débats

Journées de l'histoire de l'IMA, 10e édition : Amours dans le monde arabe

Journée du dimanche 24 mars 2024
  • 24 mars 2024
Journées de l'histoire de l'IMA, 10e édition : Amours dans le monde arabe

Pour leur 10e édition-anniversaire, les Journées de l’Histoire de l’Institut du monde arabe ont choisi un thème universel, joyeux et absolu : celui des « Amours dans le monde arabe ». Amour mystique ou profane, tendre ou passionné, familial ou personnel, fantasmé ou dérobé, interdit ou maudit, inaccessible ou au contraire sensuel et incarné.

Accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles.

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11h - 12h15

  • Table ronde en partenariat avec la revue L'Histoire I L’amour dans l’Islam médiéval : un langage politique ?

Salle du Haut Conseil (niveau 9)

Dans la littérature arabe du Moyen Âge, l’amour, et plus particulièrement la passion pour l’être aimé, sont d’abord l’expression de l’attachement et du désir. L’amour est également le langage de l’élan mystique et de l’aspiration à l’union avec le Créateur. Mais il est aussi un langage très politique dans lequel se donne à lire la fidélité à un souverain, à un chef de guerre, à un frère d’armes. La passion amoureuse ouvre le temps de la discorde civile (fitna) en recomposant l’ordre des fidélités politiques.

Avec : Hayat Amamou, professeur d'histoire de l'Islam médiéval à la faculté des sciences humaines et sociales, université de Tunis ; Monica Balda-Tillier, maîtresse de conférences en langue arabe à l'université Grenoble-Alpes, spécialiste de littérature arabe classique ; Mathieu Eychenne, maître de conférences, université Paris-Cité.

Modération : Julien Loiseau, professeur d’histoire du monde islamique médiéval à Aix-Marseille Université.

11h - 11h45

Présentation d’ouvrage

Les présentations d’ouvrages sont consacrées aux livres sélectionnés dans le cadre du Grand Prix du Livre des Journées l’Histoire de l’Institut du monde arabe.

Bibliothèque (niveau 1)

  • M’hamed Oualdi, Un esclave entre deux empires (Éditions du Seuil, 2023)

Cet ouvrage raconte la trajectoire hors du commun d’un ancien esclave, né dans le Caucase, affranchi et devenu général de l’Empire ottoman, qui a passé sa vie à circuler entre les empires bordant la Méditerranée. Husayn, vendu sur un marché d’Anatolie comme esclave, revendu à Istanbul, puis à Tunis, est éduqué et promu jusqu’à atteindre le rang de dignitaire de l’Empire ottoman avant que la colonisation de la Tunisie par la France en 1881 ne le contraigne à l’exil, en Italie.

 

11h - 12h15

  • Carte blanche à l'IISMM en partenariat avec Orient XXI I Mariage, divorce et sécuralisation dans le monde arabe

Atelier (niveau -1)

Cette table ronde est consacrée à l’évolution récente des codes juridiques encadrant le mariage, le divorce et la sexualité. À partir d’exemples récents et de brefs exposés historiques, les trois intervenants évoquent non seulement les débats ardents suscités par ces évolutions juridiques mais aussi le rôle spécifique des mouvements féministes et des jeunes générations dans ces évolutions. Ils éclairent ainsi les conceptions concurrentes de l’amour et les tensions entre universalisme et souci de préserver les spécificités religieuses des expressions de l’amour, dans les sociétés du monde arabe contemporain.

Avec : Monia Ben Jémia, professeure des universités à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, université de Carthage ; Michela De Giacometti, docteure en anthropologie (EHESS), maîtresse de conférences associée à École nationale supérieure d’Architecture de Versailles ; Kalthoum Saafii, chercheure en islamologie et sociologie politique du monde arabe contemporain, maîtresse de conférences à l'université Paris Nanterre.

Modération : Hamza Bensouda, politiste marocain, journaliste à Tel Quel, MyKali et Orient XXI.

 

12h - 13h

  • Conférence I Amour, mariage, polygamie : une vision progressiste des artistes égyptiennes 

Bibliothèque (niveau 1)

À travers l’œuvre de quatre grandes artistes visuelles, cette conférence questionne les représentations de l’amour dans la peinture moderne égyptienne. Tahia Halim (1919-2003), Inji Efflatoun (1924-1989), Gazbia Sirry (1925-2021), ou encore Fatma Arargi (1931-2022) interrogent l’amour, entre évocation romantique d’un sentiment et critique des relations conjugales, dans une société où la pratique du mariage arrangé dominait et où le divorce était presque impossible à obtenir pour les femmes.

Par : Nadine Atallah, professeure d'enseignement artistique à l’École européenne supérieure d'art de Bretagne (EESAB, Rennes), chercheuse associée à InVisu (CNRS/INHA) et au centre de recherche de l’École du Louvre.

 

13h30

  • Visite de la Bibliothèque à travers un parcours sur l'amour

Bibliothèque (niveau 1)

 

14h - 15h15

  • Table ronde I S'aimer en Égypte ancienne

Salle du Haut Conseil (niveau 9)

Comme dans d’autres civilisations antiques, en Égypte, l’amour concerne aussi bien les dieux, les souverains que le peuple. Et pourtant, que savons-nous concrètement du rapport qu’entretenaient les anciens Égyptiens avec l’amour (qu’ils désignent sous le terme mérout) et à travers quelles sources ? En explorant la cosmogonie et les croyances religieuses égyptiennes, mais aussi le genre littéraire des « chants d’amour », tout comme la polygamie royale qui s’oppose à la monogamie de la société, cette table ronde vise à mieux appréhender les « institutions de l’amour », à savoir cour, mariage et amour.

Avec : Burt Kasparian, égyptologue et maître de conférences en histoire du droit à l’université de La Rochelle ; Florence Maruejol, égyptologue et enseignante à l’Institut Khéops ; Pascal Vernus, égyptologue et ancien directeur d’études à l’EPHE.

Modération : Marine Yoyotte, égyptologue et chercheuse associée au CNRS.

 

14h - 15h

  • Conférence I Les deux jardins de l’amour et de la sexualité chez Fatéma Mernissi

Bibliothèque (niveau 1)

Hommage à la sociologue et féministe Fatéma Mernissi, cette conférence revient sur le topos littéraire du « jardin » qu’elle développe dans sa lecture de deux ouvrages : Rawdat Al Mouhibbin (La prairie des amoureux) d’Ibn Qayyim Al Jawzia et Arrawd Al Atir fi Nouzhat Al Khatir (Le jardin parfumé) du cheikh Mohamed Nefzaoui. Le jardin y est associé à l’amour et à la sexualité et apparaît comme un refuge dans un contexte de tensions et de pression patriarcale.

Par : Driss Ksikes, écrivain, dramaturge, directeur d’Économia, centre de recherche de HEM et chercheur en médias et culture.

 

14h - 15h15

  • Table ronde I L’amour familial entre idéal et contrainte

Atelier (niveau -1)

Révélant un ancrage solide dans la morale, la valeur de l’attachement à la famille au sein des sociétés arabes mérite un examen approfondi. Cette table ronde propose ainsi d’explorer les différentes façons de construire et d’exprimer l’idée de « l’amour familial ». Du sultanat d’Oman au Liban, de nombreuses situations s’offrent à l’étude pour comprendre comment ce sentiment se matérialise ou se révèle : la formation des couples, le mariage, la migration ou la distance qui sépare certains membres du groupe familial, ainsi que la prise en charge, tant matérielle que morale, des proches.

Avec : Marion Breteau, anthropologue, université américaine du Koweït et chercheure associée au CEFREPA Koweït ; Michela De Giacometti, anthropologue, maîtresse de conférences associée à l’ENSA de Versailles ; Mohammed-Hocine Benkheira, directeur d’études émérite, EPHE.

Modération : Laura Odasso, sociologue, maîtresse de conférences contractuelle, CY Cergy Paris Université, EMA - Collège de France, ICM.

 

15h30 - 16h45

  • Table ronde | Amour humain, amour divin

Salle du Haut Conseil (niveau 9)

Que signifie l’affirmation que Dieu « aime » des hommes, et que des hommes « aiment » Dieu ? Comment une correspondance peut-elle avoir lieu entre l’infini et le fini, le transcendant et l’éphémère ? Une forme de réponse se présente dans la dévotion en terre d’Islam où l’amour pour Dieu est médiatisé par celui porté à une personne humaine. En effet, une manifestation divine est souvent vénérée dans le prophète Muhammad tout d’abord. Un aspect théophanique est également perçu chez les maîtres spirituels dans le soufisme, ainsi que chez les Imams dans le chiisme. Dans certains cas, l’amour pour une autre personne humaine peut également devenir un support pour l’approche du divin. Cette table ronde vise à préciser ces différentes approches, à montrer comment le monothéisme strict de l’islam peut rejoindre une intense ferveur pour des humains médiateurs.

Avec : Leili Anvar, maîtresse de conférences en littérature persane à l’Inalco ; Jean-Jacques Thibon, professeur émérite à l’Inalco.

Modération : Constance Arminjon, directrice d’études à l’EPHE ; Pierre Lory, directeur d’études émérite à l’EPHE.

 

15h30 - 16h30

  • Conférence I Homoérotisme dans la littérature arabe 

Bibliothèque (niveau 1)

Une caractéristique frappante de la littérature arabe médiévale est la fréquence des références homoérotiques en poésie et dans la prose savante d’adab, qui multiplie les anecdotes mettant en scène personnages historiques ou fictifs, se vantant de leurs conquêtes.  Au XIXe siècle, la combinaison du regard de l’Europe impériale puis coloniale, et les enjeux de la légitimation de l’entrée des femmes dans l’espace public amène à invisibiliser et délégitimer des siècles de patrimoine littéraire homoérotique. Si le XXe siècle se caractérise par la mise en place d’une chappe de plomb moraliste, le début du XXIe siècle voit la littérature fendiller avec courage les interdits du siècle précédent. Cette conférence confronte et analyse les évolutions de la représentation des homoérotismes et homosexualités dans les littératures de langue arabe à travers temps et espaces.

Par : Frédéric Lagrange, professeur des universités, directeur de l’UFR d’Études arabes et hébraïques, Sorbonne Université – Faculté des lettres.

 

15h30 - 16h45

  • Table ronde I Images de l’amour au Proche-Orient dans l’Antiquité

Atelier (niveau -1)

Dans l’Antiquité, les images de l’amour étaient présentes au Proche-Orient aussi bien dans les décors des espaces de la vie domestique et publique que dans le monde des morts. La sculpture funéraire, à Palmyre et ailleurs, conservait la mémoire des liens familiaux et conjugaux et en exprimait les émotions. De très nombreuses mosaïques, de Cheikh Zouède, près de Gaza à Antioche, au nord de la Syrie antique et à Zeugma, au bord de l’Euphrate, donnaient à voir les amours des dieux et des personnages de la mythologie, en des tableaux susceptibles d’interprétations et de réflexions diverses. Les textes confirment cet intérêt pour les amours mythiques comme l’importance du mariage. À partir d’un groupe d’œuvres choisies, un spécialiste de la mosaïque et un spécialiste de la sculpture funéraire s’interrogent sur ce que ses images nous disent de l’amour et du Proche-Orient.

Avec : Komait Abdallah, chercheur habilité à diriger des recherches, membre du laboratoire AOROC (ENS, PSL) ; Bilal Hannan, postdoctorant au Groningen Institute of Archaeology, chercheur associé à l’équipe OrAm (UMR ArScAn).

Modération : Catherine Saliou, professeure d’histoire romaine, université Paris 8, directrice d’études, EPHE, PSL.

 

15h30

  • Projection I Gare Centrale de Youssef Chahine I Égypte, fiction, 1958, 77’

Auditorium (niveau -2)

Kénaoui, vendeur de journaux boiteux et un peu simplet à la gare centrale du Caire, est obsédé par Hanouma, une vendeuse de boissons. Mais celle-ci repousse ses avances et n’a d’yeux que pour le bagagiste Abou Sérif. Interdit pendant douze ans en Egypte, ce cruel mélodrame dont la gare centrale du Caire est le décor, nous présente une histoire d’amour, de sang et de folie, devenue culte dans le cinéma égyptien.

 

17h - 18h

  • Conférence musicale I Un raï nommé désir

Salle du Haut Conseil (niveau 9)

Le thème de l'amour dans le patrimoine musical du Raï 

À la croisée de l'héritage du répertoire Melhoun, du genre Bédoui puis Wahrani, ce répertoire musical est né au tournant du XXe siècle dans l'oranais algérien pour se réinventer musicalement tout au long du siècle jusqu'à être inscrit en 2022 au patrimoine culturel immatériel mondial. Quelque que soit les époques, et l'instrumentarium ancien ou moderne, le thème de l'amour irrigue les poèmes et les chansons raï pour tantôt célébrer la tradition, tantôt faire advenir la subversion du verbe cru, du désir charnel, de la liberté de la passion amoureuse. En cela, les Cheikhates se distinguent particulièrement et surmontent les tabous et les interdits pour chanter, elles aussi, les affres et les tourments amoureux. Nous reviendrons lors de cette rencontre sur les grandes évolutions stylistiques et les conséquences esthétiques et politiques de ces chansons d'amour et de désir qui hantent la musique raï depuis toujours.

Par : Naïma Yahi historienne, chercheure associée à l'URMIS / Université Côte d'Azur ; Marie Virolle, directrice de recherche au CNRS retraitée, éditrice.

Avec la participation exceptionnelle de Cheika Hadjla qui interprétera une sélection de chansons qui célèbrent l'amour dans le raï.

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