La broderie connue sous le terme générique de suzani a joué un rôle majeur dans la vie de la population de l’Ouzbékistan. Elmira Gyul, docteure en histoire de l'art et chercheuse à l'Institut d'études artistiques de l'Académie des sciences d'Ouzbékistan, nous présente sous leurs différents aspects ces singuliers travaux d'aiguille.
Les suzani avaient des fonctions utilitaires et décoratives. Mais leur rôle principal était sans aucun doute lié à la magie protectrice qui leur était attachée. Les motifs de la broderie dissimulaient des significations sacrées et étaient perçus comme des amulettes, indispensables lors des cérémonies de mariage pour protéger la mariée du mauvais sort. Deux thèmes ont dominé le décor du suzani : les fleurs et les étoiles, liées aux cultes populaires voués à la fleur rouge et aux astres. Étonnamment, les croyances archaïques préislamiques étaient encore préservées dans les rituels familiaux de la société musulmane médiévale tardive, comme en témoignent les motifs de broderie.
Docteure en histoire de l’art, professeure, chercheure de premier plan à l’Institut d’études artistiques de l’Académie des sciences de la République d’Ouzbékistan, Elmira Gyul est l’autrice de sept monographies, de plusieurs albums et de plus de 150 articles sur le patrimoine traditionnel d’Ouzbékistan.
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