Des temps surréalistes jusqu’à ceux du crépuscule, Aragon n’aura eu de cesse de regarder intensément vers les rives méridionales de la Méditerranée jusqu’à faire entrer le monde arabe au cœur de sa création propre. Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie et la publication du Fou d’Elsa, c’est cette dimension à l’ampleur méconnue que spécialistes et artistes donneront à voir et entendre, faisant résonner les mots d’Aragon dans leur singulière actualité : « Je réclame tout notre héritage humain où la discrimination entre l’Occident et l’Orient ne peut être que la négation de l’avenir au nom d’un passé mutilé. »
Des temps surréalistes jusqu’à ceux du crépuscule, le poète n’aura eu de cesse de regarder intensément vers les rives méridionales de la Méditerranée jusqu’à faire entrer le monde arabe au cœur de sa création propre. Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie et la publication du Fou d’Elsa, c’est cette dimension à l’ampleur méconnue que spécialistes et artistes donneront à voir et entendre, faisant résonner les mots d’Aragon dans leur singulière actualité : « Je réclame tout notre héritage humain où la discrimination entre l’Occident et l’Orient ne peut être que la négation de l’avenir au nom d’un passé mutilé. »
Les combats anticolonialistes d’Aragon, de la guerre du Rif à la guerre d’Algérie, des écrits qu’il signe à ceux qu’il publie dans son journal Les Lettres françaises (dont les auteurs ont nom Kateb Yacine, Mohammed Dib, Mohamed Abdelli…), seront évoqués par Olivier Barbarant et Alain Ruscio. Une place particulière sera accordée au Fou d’Elsa, ce chant singulier qui aura retenu Aragon pendant la Guerre d’Algérie, ode au monde arabe et à une humanité à naître (avec Dominique Massonnaud et Pierre Juquin).
Les interventions seront ponctuées de lectures musicales avec Léon Bonnafé, comédien, et Mohannad Aljaramani, musicien.
Olivier Barbarant est poète et critique littéraire, contributeur à de nombreuses revues (Recueil, Les Lettres françaises, la nrf…). Il assure la chronique régulière de poésie de la revue Europe et de Commune (revuecommune.fr). Depuis la constitution d’une anthologie de ses premiers recueils poétiques (Odes dérisoires, poésie/Gallimard, 2016), ses derniers livres sont Un grand instant (Champ Vallon, 2019, prix Apollinaire), Séculaires (Gallimard, 2022) et De olvidarte nunca (éditions les Venterniers, 2022). Olivier Barbarant est également un spécialiste d'Aragon, sur lequel il a soutenu une thèse publiée sous le titre Aragon, la mémoire et l'excès (Champ Vallon, 1998) et dont il a notamment dirigé l'édition des Œuvres poétiques pour la bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2007).
Docteur en Histoire, chercheur indépendant, Alain Ruscio a consacré l'essentiel de son travail de recherche, dans un premier temps, à l'Indochine coloniale et à la phase finale de cette histoire, la guerre dite française d'Indochine (1945-1954) dont sa thèse, soutenue en Sorbonne (Université Paris I), en 1984. Depuis quelques années, il a orienté ses recherches vers une histoire comparative, étudiant les autres colonies françaises, notamment l’Algérie. Il a porté ses travaux sur ce qu'il est convenu d'appeler le « regard colonial » (Le Credo de l’Homme blanc, 1996). Il s’honore d’avoir eu comme préfaciers à certains de ses ouvrages Madeleine Rebérioux, Raymond Aubrac, Albert Memmi, Marcel Dorigny et Joseph Andras. Il coordonne actuellement un vaste projet collectif, une Encyclopédie de la colonisation française (quatre volumes parus à ce jour aux éditions Les Indes savantes). Dernier ouvrage paru : Aragon et la question coloniale. Itinéraire d’un anticolonialiste (Paris, Éditions Manifeste !, 2022).
Dominique Massonnaud, professeur des Universités en Littérature française des XIXe-XXIe siècles, est spécialiste d’Aragon, ainsi que des questions liées à l’hybridité générique, à la génétique éditoriale des textes et aux relations du texte et de l’image. Elle a dirigé avec Julien Piat un ouvrage collectif : Aragon romancier. Genèse, Modèles, Réemploi, paru en 2016 chez Garnier et proposé un des trois visages d’Aragon, dans J'entends l'Histoire de moi-même. Trois visages d'Aragon, paru aux Éditions de la Fondation Gabriel Péri, en 2021. Parmi de nombreux articles, on peut mentionner : « Transactions photolittéraires dans les œuvres romanesques croisées d'Aragon et Elsa Triolet », paru dans la Revue internationale de photolittérature en mars 2021 ; « Les Combats du roman aragonien », paru dans la Revue des sciences humaines dirigé par Adrien Cavallaro (septembre 2021) ; « Du Monde réel aux Œuvres romanesques croisées. Le Cas d'Aurélien d'Aragon » dans le nº208 de la revue Littérature, consacré à L'Œuvre recomposée, en décembre 2022.
Pierre Juquin, ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé d’allemand, a longtemps côtoyé Aragon, notamment en sa qualité de membre du comité central du PCF (1964-1987). Surtout, il a mené une vaste et méticuleuse enquête, des années durant, ce qui lui a permis de publier un certain nombre d’articles (« L’engagement de Louis Aragon », Nouvelles FondationS, 2006) et une biographie-somme, en deux volumes : Aragon, un destin français (La Martinière, 2012).
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