Pendant la guerre d’Algérie, plus de deux millions de personnes ont été contraintes par l’armée française de quitter leur lieu d’habitation et regroupées dans des camps. Un déracinement documenté, mais largement occulté...
Algérie/France, documentaire, 2019, 71’
Image : Hassen Ferhani
Son : Mohammed Ilyes Guestal
Montage : Mélanie Braux
Producteur : Les Films du Bilboquet, Sonntag Pictures, HKE Production Algérie
Pendant la guerre d’Algérie, plus de deux millions de personnes ont été déplacées par l’armée française et regroupées dans des camps. Un déracinement documenté, mais largement occulté. De retour à Mansourah, son village natal, Malek collecte avec Dorothée-Myriam, sa fille, une mémoire historique, que la plupart des jeunes ignorent, et qui pourtant a été sans précédent dans les bouleversements qu'elle a causés à cette Algérie rurale.
Dans le village, fille et père interrogent ce silence intime.
« À l’origine, il y a un silence. Celui de Malek, le père de la cinéaste, qui pendant des années n’a rien dit de son enfance en Algérie. Et puis, le besoin de sortir du silence, avec un scénario qu’il offre à ses enfants, pour commencer de dire son histoire. Plusieurs années plus tard, le père et la fille font enfin le voyage jusqu’à Mansourah, son village natal : revoir sa maison, rencontrer d’autres hommes qui ont vécu le même déchirement. Petit à petit, le film révèle ce que Malek, comme beaucoup d’autres, a longtemps tu » (Céline Guénot).
Journaliste et réalisatrice basée à Paris, Dorothée-Myriam Kellou a notamment révélé dans le Monde, en juin 2016, l’affaire des financements indirects de l’État islamique par Lafarge en Syrie. Cette enquête a été récompensée par le prix Trace International de l’investigation journalistique.
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Samia Henni, docteure en histoire et théorie de l’architecture, maîtresse de conférences à l’université de Cornell aux États-Unis.
Elle est l’auteure du livre notamment primé au festival international du livre d’art et du film de Perpignan en 2018, Architecture of Counterrevolution : The French Army in Northern Algeria. Son livre, qui analyse notamment la place des camps de regroupement dans l’architecture coloniale, sortira en français début novembre aux Éditions B42. Elle a également créé une exposition sur les camps de regroupement à partir des archives de l’armée française, des journaux de l’époque et d’archives personnelles. L’exposition a déjà été présentée à Zurich, Rotterdam, Berlin, Johannesburg, Paris, Prague, Ithaca, et Philadelphia.
Fabien Sacriste, historien, docteur en histoire contemporaine.
Il a rédigé une thèse de 1000 pages sur le sujet des camps de regroupement sous la direction de Guy Pervillé, Les camps de « regroupement » : une histoire de l’État colonial et de la société rurale pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962).
Il fait partie de la jeune génération d’historiens français à s’attaquer à ce sujet.
Karima Lazali, psychanalyste, auteure du trauma colonial, une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l'oppression coloniale en Algérie, paru aux Éditions La Découverte en 2018
Ses travaux croisent le cheminement d’une génération de jeunes Maghrébins qui cherchent à reconstituer une histoire dont on les a privés, mais dont ils sont les héritiers.
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