Imène a 16 ans, l'âge des « stages d'observation en entreprise » qui, depuis une douzaine d'années, viennent oportunément rappeler aux salariés qu'ils furent aussi des adolescents au regard neuf, surpris souvent, amusé parfois. Le temps d'une semaine, elle a partagé le quotidien de l'Institut du monde arabe – et sa part la plus plaisante sans doute : la visite des expositions qui y ont été conçues. Retour par Imène sur l'expo-dossier « L'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts ».
Durant ma période de stage à l'IMA, ma tutrice m'a proposé de visiter l'exposition « L'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts », et de relever les trois œuvres qui me plaisaient le plus. Seule, carnet à la main, je me suis donc rendue sur place pour découvir cette courte mais riche exposition.
Déjà le nom intrigue. « L'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts » est un vers du poète palestinien Mahmoud Darwich. Lors de la visite, vous pourrez découvrir des œuvres anciennes ayant principalement pour thème les épopées de héros, puis vous basculerez peu à peu dans l'art dit « moderne » à travers des caricatures, photographies, sculptures… d'artistes des pays arabes qui s'intéressent désormais aux victimes et ravages des guerres et conflits.
Grâce à ce petit « travail », je me suis penchée sur ces œuvres, je les ai observées longuement et je me suis interrogée : « Pourquoi ces formes-là? », « Pourquoi avoir utilisé ces couleurs plutôt que d'autres ? », mais surtout : « Quel message a voulu faire passer l'artiste ? »
L'exposition « L'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts » m'a permis d'en finir avec ces éternelles visites de musées où je passais devant des tableaux sans vraiment en comprendre le sens.
Une des œuvres que je retiendrai peut-être le plus est Le 11 Septembre d'Islam Zian Alabdeen (2001). Cette huile sur toile fait évidemment référence aux attentats-suicides commandités par Al-Qaida le 11 septembre 2001 à New York. Le peintre a utilisé une palette de couleurs variée pour représenter une masse surchargée et colorée de personnes qui symbolise la diversité des nationalités et confessions touchées de près ou de loin par l'attentat (on a dénombré 93 nationalités différentes parmi les victimes). On retrouve aussi les fameux buildings new-yorkais. D'autres éléments sont disséminés un peu partout dans l'œuvre : des visages paniqués, des mains ouvertes, doigts écartés, synonyme de détresse, l'un des deux avions qui ont été lancés par l'organisation terroriste sur les tours jumelles. La représentation de cet événement qui bouleversa le cours de l'histoire mêle souffrance et peur tout en lançant un appel à la paix et à la solidarité.
L'exposition « L'histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts » m'a permis d'en finir avec ces éternelles visites de musées où je passais devant des tableaux sans vraiment en comprendre le sens, pour faire place à de nouvelles réflexions.
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