La grande université populaire de l'IMA est de retour avec cette 8e édition des Journées de l’Histoire de l’Institut du monde arabe, consacrées aux « Femmes et genres ». Placées sous la coprésidence de l'historienne Michelle Perrot et de l'écrivaine et militante féministe Wassyla Tamzali, une quarantaine de tables-rondes, débats, projections et présentations d’ouvrage confiés aux plus éminents spécialistes permettront à tous d’approfondir leurs connaissances de la longue histoire des femmes dans la civilisation arabe. Comme chaque année, toutes les séances sont en accès libre et gratuit.
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C’est une évidence qui semble ici être mise en cause : la cuisine, activité domestique par excellence, n’a-t-elle pas été, de tous temps, forcément, une affaire de femmes (dans les mondes arabes et au-delà) ? Mais toute supposée évidence mérite d’être questionnée, non pour être nécessairement battue en brèche mais a minima pour être expliquée, nuancée, contextualisée. C’est ce à quoi cette table ronde s’emploiera et c’est aussi, à travers ce prisme culinaire, la place et le rôle des femmes dans les sociétés arabes que nous interrogerons.
Avec Sihem Debbabi Missaoui, agrégée de lettres arabes, docteure en lettres et civilisation arabes et professeure de la Faculté des lettres, des arts et des humanités à l'université de la Manouba de Tunis, Chantal Crenn, anthropologue, Université Paul Valéry-Montpellier et Fatema Hal, restaurant Le Mansouria, Paris.
Modérateur : Loïc Bienassis, historien, institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation / université de Tours.
1962 est à la fois la fin d’une guerre et la difficile transition vers la paix. Mettant fin à une longue colonisation française marquée par une combinaison rare de violence et d’acculturation, elle voit l’émergence d’un État algérien d’abord soucieux d’assurer sa propre stabilité. Si, dans les pays du Sud, cette date est devenue le symbole de l’ensemble des indépendances des peuples colonisés, 1962 est surtout connue en France par les expériences des pieds-noirs et des harkis.
Avec Malika Rahal, historienne, chargée de recherche au CNRS, directrice de l'Institut d'histoire du temps présent. Présentation par Oissila Saaidia, professeure d'histoire contemporaine à l’Université Lyon II.
Dans chacun des trois États du Maghreb les mouvements féministes poursuivent un objectif commun d’égalité et de luttes contre les violences faites aux femmes, mais les conditions historiques et contemporaines du développement de leurs actions sont très différentes. Le débat fera apparaître la variété des stratégies féministes dans ces pays, pour trois générations de femmes.
Avec Sana Ben Achour, professeure agrégée d'histoire à l'université de Tunis, spécialiste de l’histoire du droit tunisien, militante pour la démocratie, les droits et les libertés en Tunisie, membre fondatrice de la fondation tunisienne des femmes démocrates, du conseil national pour les libertés, membre de la ligue tunisienne pour la défense des droits de l'homme, Lydia Haddag, autrice, doctorante en histoire de l’art, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, InVisu (CNRS/INHA) et Nouzha Guessous, professeure de l'Université Hassan II de Casablanca- Maroc, chercheure et essayiste en droits humains et en bioéthique, elle a publié l'essai Une femme au pays des fouqaha. L’appel du Houdhoud.
Modératrice : Latifa Madani, journaliste à l’Humanité
Au lendemain de la guerre des Six Jours, dans la nuit du 10 au 11 juin 1967, les habitants du quartier maghrébin de Jérusalem sont évacués par l’armée israélienne et le quartier est rasé. Pour la première fois, Vincent Lemire retrace les étapes de cette destruction programmée, le parcours des habitants déplacés, mais aussi l’histoire au long cours de ce quartier fondé par Saladin en 1187 pour accueillir les pèlerins musulmans marocains, algériens et tunisiens désireux de séjourner à Jérusalem.
Avec Vincent Lemire, maître de Conférences HDR en histoire contemporaine, Université Paris-Est / Gustave Eiffel. Présentation par Henry Laurens, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe
La tradition orientaliste entérine l'image de femmes oisives et recluses peuplant les grands gynécées sultaniens. Pourtant, des exemples empruntés à l'histoire maghrébine documentent une longue pratique de la mobilité féminine dans les milieux de Cour, à mettre en rapport avec la circulation plus générale, et méconnue, des femmes dans ces sociétés. Cette conférence tentera d'éclairer les conceptions de genre et politiques, qui sous-tendent ce paradoxe apparent et de proposer ainsi une perspective historique nouvelle.
Avec Jocelyne Dakhlia, historienne, directrice d'étude à l'EHESS, présentée par Oissila Saaidia, professeure d'histoire contemporaine à l’Université Lyon II
Offrir un large panorama de l’histoire, politique et militaire, économique et sociale, religieuse et culturelle, des mondes musulmans médiévaux, de l’Antiquité tardive aux débuts de l’époque moderne, telle est l’ambition de cet Atlas, qui s’appuie sur près de deux cents cartes originales, à toutes les échelles, accompagnées de textes, d’extraits de sources et d’illustrations.
Avec Mathieu Eychenne, historien, spécialiste de l'histoire du Proche-orient médiéval, maître de conférence à l'Université Paris-Cité, ancien chercheur à l'institut français du Proche-Orient, Hélène Renel, Responsable du fonds documentaire d’Art et Archéologie islamiques, Emmanuelle Tixier du Mesnil, professeure d'histoire médiévale, université de Paris Nanterre et Elodie Vigouroux, docteure en archéologie islamique, chercheuse associée à l'Institut français du Proche-Orient.
Présentation par, Sylvie Denoix, directrice de recherche, CNRS, Orient & Méditerranée, équipe Islam médiéval.
Camille Lacoste-Dujardin, anthropologue, spécialiste des femmes kabyles d'Algérie et de l'émigration, s’était mise à l’écoute des femmes et de leur capacité à inverser les rapports de forces symboliques défavorables des sociétés patriarcales maghrébines. Aujourd’hui les femmes maghrébines et parmi elles les Algériennes sont pleinement mobilisées pour peser sur les évolutions de leurs sociétés, malgré les nombreux obstacles qu'il leur faut surmonter...
Avec Zineb Benali, maîtresse de conférences en histoire, Université Paris 8, et Ouarda Siari-Tengour, historienne, spécialiste des Aurès.
Modératrice : Béatrice Giblin, , directrice de la revue Hérodote.
Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. L’ouvrage de Stéphanie Latte Abdallah permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières, mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités.
Avec Stéphanie Latte Abdallah, historienne, politologue, anthropologue, spécialiste du Moyen-Orient et des sociétés arabes, chargée de recherche au CNRS. Présentation par Rosa Moussaoui, Journaliste à l'Humanité.
Production INA, Aurora films
Quatre jeunes femmes tangéroises de vingt ans travaillent pour survivre le jour et vivent la nuit. Elles sont ouvrières réparties en deux castes : les textiles et les crevettes. De l’aube à la nuit la cadence est effrénée. Ainsi va la course folle de Badia, Imane, Asma et Nawal...au bord de "la planche", tremplin ou plongeoir ?
Le récit d'une émancipation féminine en clair-obscur.
Avec Leila Kilani, réalisatrice et Gérald Collas, producteur INA.
Modération : Sophie Bachmann, responsable de projet, Action culturelle et éducative INA
Cérémonie de remise du Grand Prix des Journées de l’histoire de l’Institut du monde arabe, par Monsieur Henry Laurens, président du jury et conférence de la lauréate 2021.
En présence de Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe, du Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, Abdeljalil Lahjomri (sous réserve) et de Monsieur Mohammed Kenbib, Directeur de l’Institut royal pour la recherche sur l’histoire du Maroc.
Islam et politique au XXe siècle de Daniel Rivet, La Découverte, 2022
La cérémonie du Grand prix sera suivie d’une conférence de la lauréate 2021 : Dima de Clerck autour de son ouvrage co-écrit avec Stéphane Malsagne : Le Liban en guerre, 1975-1990 (Belin éditeur, 2020).
Ce prix bénéficie du soutien de l’Académie du Royaume du Maroc.
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