L’artiste Mahjoub Ben Bella s’est éteint à Lille, entouré de ses proches, au terme d’un long et courageux combat contre la maladie. Je m’associe à la peine de sa famille, de son épouse Brigitte et de ses enfants, Souhir et Nadjib.
J’ai bien connu Mahjoub Ben Bella. J’aimais son œuvre intense, lumineuse et sensible. Peintre délicat, il peignait ses rêves et nous les offrait en partage. Formé dans les écoles des Beaux-arts d'Oran, puis à Tourcoing et à Paris, il s’installe en France, dans le Nord gris et chaleureux qui, rapidement, l’adopte. Ce Nord accueillant, Mahjoub Ben Bella l’illuminera des couleurs, de la lumière de sa Méditerranée natale et de son pays, l’Algérie qui coulait passionnément dans ses veines. Peinte neuf jours avant sa disparition, sa dernière peinture sur son lit d’hôpital en est la parfaite illustration.
Il fut un peintre virtuose aux multiples facettes. Parallèlement à ses grandes et petites peintures sur toile, sur papier, sur bois ou sur pavés, il réalisera des céramiques, des objets, des gravures, des performances et des fresques monumentales dans des lieux publics. En 1986, il peindra les célèbres pavés du Paris-Roubaix, L'envers du Nord, fresque routière de 12 kilomètres, véritable tapis de signes, rouleau magique d'écritures. En juin 1988, il rendra à Wemblay un fraternel hommage à Nelson Mandela. Expositions personnelles et collectives dans de nombreux musées, centres d'art et galeries d'Europe, du Proche-Orient et une rétrospective au MAMA d’Alger, Mahjoub Ben Bella a été représenté dans vingt musées et collections publiques.
Grâce à la Donation Claude & France Lemand, le musée de l’Institut du monde arabe est riche de seize de ses éclairantes peintures. Très prochainement, nous mettrons à l’honneur, dans le musée de l’Institut, cet immense et universel artiste.
Jack Lang
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